Le 8 décembre 1941 à l’aube, la flotte embarquée japonaise décolle pour attaquer Pearl Harbor*. Toute la flotte ? Non. Un Nakajima B5N, piloté par Amamiya, Akisawa et Fukushima, reste sur le pont, le chef d’équipage se remettant juste d’une appendicite. C’est eux que Seihō Takizawa nous propose de suivre pendant un an, jusqu’à la bataille des îles Santa Cruz – la dernière où les porte-avions japonais ont pu réellement se mesurer à leurs homologues américains.
Après le très terrestre et original Sous le ciel de Tokyo, Takizawa revient au cœur de l’armée aérienne japonaise : son aéronavale. Il alterne drame et comédie avec un certain bonheur et n’hésite pas à humaniser son équipage, par des moyens aussi subtils que les doutes des chefs moins expérimentés que leurs subordonnés ou aussi basiques que les considérations sanitaires des marins revenant de permission.
Les relations hiérarchiques face à la réalité du terrain, un élément récurrent du récit. ©Éditions Paquet
Le dessin est à son habitude extrêmement maîtrisé : les visages sont expressifs et identifiables, les attitudes sont dynamiques… et les appareils – navires comme avions – sont parfaits de formes et d’allure. Lorsqu’un Dauntless plonge vers vous, aérofreins déployés et bombe juste lâchée, vous n’aurez aucun mal à comprendre l’ébahissement paniqué du marin japonais.
Un récit équilibré entre action, humour facile et échanges humains, une certaine fidélité à l’Histoire de cette première année de la guerre du Pacifique, un graphisme dynamique et fidèle : il n’en faut pas plus pour faire de ces Opérations dans le Pacifique un manga aéronautique très réussi, à recommander aux amateurs du genre.
Franck Mée
* Où c’est l’aube du 7 décembre 1941, la ligne de changement de date séparant le Japon et les États-Unis.
204 pages, 16 x 23 cm, relié
0,6 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
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