C’est assurément un livre qui vient combler des lacunes, car les unités qui ont combattu en Méditerranée, qu’elles soient britanniques ou américaines, ont toujours été négligées au profit d’unités ayant combattu en Europe continentale et dans le Pacifique pour les Américains. Mais voilà, cela ne suffit pas toujours de traiter un sujet oublié, aussi faut-il être dans le ton. Ce qui me dérange le plus dans cet Osprey, c’est que l’on a impression d’être dans un film de guerre américain de série B ou un western de la même série où les Américains sont nécessairement les « bons », le rôle des « mauvais » étant tenu par les Allemands ou les fascistes italiens qui jouent le rôle des Peaux-Rouges. Dans ce genre de film, les « méchants » subissent toujours des pertes colossales et les « gentils » s’en sortent sans égratignure, un peu comme John Wayne dans ses films mythiques. Ici, je caricature bien sûr un peu, mais je ne suis pas loin de la vérité, car si les victoires et les dégâts infligés à l’ennemi sont bien détaillés, on est très surpris quand on fait le bilan des activités des groupes de chasse américains de la 12th AF (par soi-même, car aucune statistiques n’est fournie par l’auteur), ce qui représente quand même six groupes dont l’escadron brésilien. Si l’on fait le décompte des pertes US narrées dans ce livre on atteint péniblement une dizaine de tués en 18 mois de guerre ! L’auteur est un pilote d’hélicoptère dans la garde nationale de Pennsylvanie, ce qui pourrait expliquer l’orientation prise dans ce livre qui manque sans aucun doute d’équilibre. Mais ceux qui aiment l’esprit des westerns de John Wayne ne regretteront probablement pas leur achat.
Phil Listemann
96 pages, paperback
– En anglais / in English