Qui n’a pas, dans sa jeunesse, plié quelques feuilles de papier pour en faire naître fusées et autres avions ? Parfois pour comparer leurs performances aux productions des camarades de jeux, parfois même pour la traversée à la sauvette d’une salle de classe…
La jeunesse ne s’écrit pas toujours au passé, et ce livre peut d’ailleurs s’adresser aux collégiens et lycéens actuels. Non pas pour les aider à peaufiner un instrument de chahut outrancier, on ne va tout de même pas pousser au crime et on sait bien de toutes manières que ça ne se fait plus… Par contre, pour ce qui est d’améliorer les performances de leur productions ou pour épater la galerie par la construction de modèles bien inhabituels, ce livre est une excellente source d’inspiration.
Au-delà des plus jeunes, cet ouvrage concernera en majorité les anciens potaches, voire ceux qui les côtoyaient et rêvaient d’égaler leurs exploits, ou les très sérieux amateurs d’origami à la recherche d’idées sortant un peu de l’ordinaire.
En effet, parmi tous les pliages qui nous sont proposés, si certains sont de grands classiques, beaucoup de variations et d’extrapolations nous sont présentées.
La plupart des modèles sont obtenus par simple pliage, quelques-uns nécessitant des découpes et/ou des agrafages. Dans l’ensemble, la boîte à outils nécessaire sera contenue dans une trousse standard.
Si les explications sont assez claires en général, on peut être surpris par l’utilisation de papiers coloriés ou à motifs qui a été choisie. On comprend ce choix esthétique pour des raisons d’édition, et on imagine volontiers que le rendu eut été moins spectaculaire avec une note de service recto-verso, la liste des courses ou un polycopié de maths, toutes ces feuilles dont les avions en papier ont souvent été une forme de recyclage. Mais l’impression est étrange, très irréelle, voire d’un goût douteux quand c’est un véritable billet de 500 € qui est utilisé comme matériau de base.
Une question que peut se poser l’acheteur potentiel, dans la mesure où chacun des deux tomes édités par Cépaduès ne comporte qu’une centaine de pages, pourquoi ne pas avoir regroupé les deux en un seul volume ? C’est qu’il s’agit de la version traduite en français de deux ouvrages parus initialement en 2003 et 2004.
Mais après tout qu’importe le flacon ! On passe de bons moments à la lecture de ce livre et à celle de son grand frère, puis à la réalisation des modèles. Alors vous conviendrez que lorsque la demande d’en écrire la recension m’est parvenue, c’est de bonne grâce que je m’y suis plié.
Jean-Noël Violette
96 pages, 17 x 24 cm, broché dos carré
Traduction Almut Plays
– Dans la même collection : Papier vole ! (1)