L’éditeur de ce petit livre le compare volontiers au « Manuel des Castors Juniors ». On ne peut mieux décrire cet ouvrage. Les sujets les plus sérieux y alternent avec les clins d’œil, blagues et petites incivilités. On y trouve aussi des recettes de cuisine, des paroles de chanson et quelques aphorismes plus ou moins célèbres. Le tout est présenté comme une petite encyclopédie, selon des entrées classées alphabétiquement ainsi que le sous-titre Abécédaire (im-)pertinent de l’aviation le laisse supposer.
C’est un petit livre, et on est bien entendu loin d’une encyclopédie, ce n’est qu’une sélection de sujets qui ont inspiré l’auteur. Le problème avec un tel florilège est qu’il faut être en phase avec le narrateur pour bien en profiter.
Si ce n’est pas le cas, vous risquez de ne pas apprécier les photos souvent trop petites pour être lisibles (Ah ! celle de la dérive, choisie vue de l’arrière et si sombre qu’on ne distingue pas le sujet illustré…), quelques approximations historiques et techniques (la confusion poids / masse, par exemple), les définitions étranges (« Briefing »…), les renvois non explicites (Airbus → hydravion) si l’on ne baigne pas dans le milieu, les omissions (si, si, l’ENAC forme aussi des ingénieurs !), et parfois un peu de remplissage (« décharge », « vent du Nord »…).
Par contre, si vous vous laissez charmer, vous passerez un bon moment de lecture en oubliant le classement alphabétique pour tout parcourir d’un coup, de peur d’en louper. Vous apprécierez au passage comme moi l’habileté de l’auteur pour parler des premiers vols (Ader, Wright) en restant assez objectif, ou cette entrée adorablement immodeste, car placée entre Henri Giraud et Guynemer, dédiée à Gouinguenet Hervé, et qui permet de faire un peu connaissance avec l’auteur.
Je vous souhaite de faire partie des seconds, et vous promets alors une bonne lecture de ces Paroles en l’air que l’auteur a sûrement eu beaucoup de plaisir à écrire pour qu’elles restent un peu après s’être envolées…
Jean-Noël Violette
148 pages, 12 x 20 cm, broché
Préface de Gil Roy