Vous êtes ici : Essais et ouvrages thématiques   

Pas d’aviation sans elles

Des femmes audacieuses, aventurières et libres
Alexandre Léoty

Dans son introduction, l’auteur rappelle qu’en France, «[les femmes] ne représentent aujourd’hui que 8% des licenciés privés et professionnels » et qu’à l’échelle mondiale, ce taux chute à moins de 3%. Ce livre s’engouffre dans la brèche, mais sans être un plaidoyer revendicatif pour cette « aviation au féminin ». Vous y trouverez dix-sept femmes réellement exceptionnelles, depuis Élisabeth Tible, aujourd’hui un peu oubliée, qui en 1789 fut la première femme à s’élever dans les airs dans un aérostat libre à la célèbre Jacqueline Auriol, gloire des ailes française. Bien entendu sont présentes la baronne Élise Deroche, la fantasque Adrienne Bolland, la séduisante Amelia Earhardt, etc. De même est présent le trio Bastié-Hilz-Boucher, mais on y rencontrera également nombre de discrètes héroïnes, un peu moins connues. Le choix des aviatrices présentées nous paraît pertinent, même si d’autres noms (Marina Raskova, Jackie Cochran, Caroline Aigle…) auraient peut-être eu leur place dans un tel ouvrage. Mais ne boudons pas notre plaisir, car cet ouvrage ne manque pas de qualités.

L’un des pièges dans lequel tombent parfois les « non-spécialistes », c’est la reprise et la rediffusion de légendes chimériques qui circulent autour de ces personnages (qui n’en ont pas besoin). Ouf ! Ce livre nous en paraît exempt. Par exemple, on n’y retrouvera pas la fable selon laquelle Marie Marvingt aurait participé à un bombardement aérien de Metz-Frescaty.

L’écriture est tonique, vivante et fort agréable. Le style de l’auteur rend le texte franchement divertissant, sans aucune touche ennuyeuse ou rébarbative. Entendons-nous bien : nous ne sommes pas en présence de biographies fouillées, mais d’évocations ne rapportant que les traits saillants des personnages. Cela en fait un ouvrage facile à lire et que nous recommandons plus particulièrement au grand public. Un détail : le caractère d’imprimerie retenu (avec empattements*), sa dimension ainsi qu’un interlignage relativement conséquent apportent un confort de lecture non négligeable, en particulier aux yeux fatigués.

Philippe Ballarini


* Les empattements sont aussi connus sous le nom de « sérifs ». Contrairement aux polices de caractères « sans sérif » (Arial, Verdana…), les polices avec empattements (Times new roman, Garamond…) guident l’œil sur la ligne, rendant la lecture moins fatigante.


189 pages, 14 x 21,5 cm, couverture souple
0,265 kg

En bref

Éditions Privat

ISBN 978-2-7089-8834-7

17,90 €