Le Catalina et la France, c’est une longue histoire. Les débuts furent contrariés, avec une commande initiale jamais honorée ; il faut dire qu’en 1940, la situation de notre pays avait radicalement changé en quelques mois. Ce n’est qu’en 1942 que des unités françaises ont commencé à toucher quelques exemplaires de ce fabuleux avion amphibie.
Sous la cocarde française, les PBY participent à la fin de la Seconde Guerre mondiale, opèrent en Indochine puis en Algérie jusqu’à leur retrait en 1958. L’histoire ne s’arrête heureusement pas avec la fin de carrière des avions militaires, puisqu’à partir de 1963, ce sont les PBY bombardiers d’eau de la Protection Civile qui viennent écrire une nouvelle page glorieuse à cette histoire. Parallèlement, certains appareils rejoignent les lignes civiles, sous les couleurs de la compagnie nationale au Antilles ou en Polynésie, mais aussi sous les couleurs de la TRAPAS et de la RAI, toujours en Outre-mer. À noter que le plus célèbre des Catalina français, celui utilisé dans les années 70 par l’équipe du commandant Cousteau, ne fait l’objet que d’une unique photo qualifiée par l’auteur de hors sujet ; en effet, cet appareil était immatriculé aux USA. Dans le même registre, notons que le dernier Catalina basé en France (aujourd’hui à Melun), le « Princesse des étoiles » de l’opération Okavango, n’est même pas évoqué. Héros d’une traversée de l’Atlantique sud il y a un peu plus de 15 ans et qui depuis quelques années, cet appareil vole à nouveau après être resté près d’une décennie dans son hangar d’Orly, étant désormais également sous registre US après avoir été exploité avec une immatriculation canadienne. Son absence est tout à fait logique, mais c’est tout de même un peu dommage.
Pour le reste, peu de choses à redire. C’est une monographie solide, visiblement appuyée sur une documentation importante et précise, et qui fait un point efficace sur une histoire qui n’avait vraiment jamais été abordée de façon aussi exhaustive.
Les illustrations sont nombreuses, essentiellement en noir et blanc pour les photos, de bonne qualité la plupart du temps, et les amateurs seront ravis de découvrir 16 très jolis profils et une poignée de photos couleur. Produit en peu d’exemplaires et vendus à un prix très abordable, si cette publication sur le « Cat » aux couleurs françaises, civiles ou militaires, vous intéresse à un titre ou un autre, n’hésitez pas trop… et pas trop longtemps !
Frédéric Marsaly
21 x 29,7 cm, couverture souple