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Perinotto Artbook #1

Lucio Perinotto

27 septembre 2011

Si vous ne connaissez pas Perinotto, c’est un peu inquiétant.
Sans doute sa modestie viendrait-elle à pâtir si on le présentait comme l’héritier de Paul Lengellé et Albert Brenet, et pourtant… comme eux il fait partie de ce cénacle que sont les peintres de l’Air. Depuis 1992, il se consacre à la peinture d’aviation et vit de son art.

Lucio Perinotto dispose d’un style personnel bien marqué, qui fait que l’on reconnaît instantanément sa patte, que ce soit dans ses gouaches sur toile ou ses illustrations au format 21 x 29,7 cm. Son étonnante maîtrise de la lumière, son sens du bon angle, sa justesse dans les formes des appareils représentés, rendent ses œuvres aisément identifiables, en particulier ses huiles sur toile au charme certain.

Si vous lisez le Fana de l’Aviation, vous connaissez donc Perinotto. Eh oui ! Les couvertures du Fana, Lucio Perinotto en a réalisé plusieurs dizaines ! Il s’agit d’un travail particulier, où l’artiste est limité dans le temps (la fameuse « deadline« *) et soumis à un format particulier (A4 à la française)** pas très propice à l’illustration d’avions, sujet qui s’accommode plus volontiers d’un format à l’italienne**. Le sujet est bien évidemment fixé par le sommaire du Fana, ce qui sous-entend que l’artiste dispose d’une abondante documentation et qu’il soit capable de travailler avec célérité.

Les éditions Paquet ont eu l’idée (louable) de présenter une sélection de 34 gouaches ayant servi à la couverture du Fana de l’Aviation. C’est un vrai plaisir de découvrir ces couvertures sans la titraille. Les sujets sont très variés, du vieux coucou à l’appareil moderne, de l’avion archi-connu à l’improbable prototype. Chaque peinture est représentée en pleine page. En regard, on trouve un texte explicatif et un ou deux crayonnés. En avant-propos , dans un « making of« , Lucio Perinotto nous explique son mode de travail en ce qui concerne les couvertures. Se présentant comme un « dinosaure », il rappelle qu’il travaille « à l’ancienne », avec les bons vieux outils de l’illustrateur, crayons, brosses et pinceaux, bien loin de l’infographie sur ordinateur.

Le résultat est un très bel album, de mise en page, d’impression et de façon soignées. On aimerait qu’il soit suivi de « petits frères »…

Philippe Ballarini

80 pages, 23,5 x 31 cm, relié couverture cartonnée

* « deadline » : dans le jargon de l’édition, date limite pour que le magazine parte à temps chez l’imprimeur. Elle doit être impérativement respectée, au risque de graves pénalités pour le magazine.
** Format « à la française » : couramment nommé « portrait ». La largeur du rectangle est en haut.
** Format « à l’italienne » : nommé également « paysage ». C’est la longueur du rectangle qui est en haut.

– Les albums de la collection « Perinotto Artbook »