Dans sa préface du quatrième Artbook de Lucio Perinotto, Alexis Rocher, rédacteur en chef du Fana de l’aviation, écrit à juste titre : « Ne cherchez pas sur les avions les détails techniques comme le nombre des boulons ou les plus fines lignes des structures. » Même si bien entendu le dessin des appareils est juste et si l’on n’y trouve aucune erreur de perspective, nous ne sommes pas dans le domaine de la précision photographique façon hyperréalisme. Si les avions ont une âme, c’est plutôt celle-ci que cherche à capturer l’artiste dans ses compositions ; c’est d’autant plus patent dans ces Artbooks que ceux-ci foisonnent de ces crayonnés qui sont parfois le témoin d’une recherche du bon angle de « prise de vue ». Voici donc quarante-quatre gouaches en pleine page, ayant servi de couverture au Fana, mais dont ici on peut se délecter davantage, puisqu’elles sont débarrassées de la titraille. Une fois encore, la magie du peintre de l’Air opère, en particulier dans le traitement des lumières et des reflets, une alchimie dans laquelle excelle Lucio Perinotto.
Rappelons un détail auquel on pense assez peu. En raison de leur forme générale, la plupart des machines volantes trouvent plus volontiers leur cadre dans un format oblong (« à l’italienne », « paysage »). Or, ce qui est demandé aux illustrateurs de magazines, c’est un format vertical correspondant à celui de la publication. Cela relève parfois du casse-tête ; c’est un exercice qui permet de prendre la mesure d’un art de la composition dont tous les illustrateurs ne disposent pas tout à fait.
Ce volume 4 nous propose essentiellement des appareils militaires de combat, allant de l’Albatros D.V de la Grande Guerre au Republic F-84F Thunderstreak de l’opération Mousquetaire (Suez 1956). Une petite place est néanmoins laissée à quelques gros appareils civils de transport, tels que le Boeing 377 Stratocruiser. Comme dans les trois volumes précédents, chaque avion est accompagné d’un court texte de présentation et de quelques crayonnés, la plupart inédits. Même s’il est parfaitement à l’aise avec ces sujets, Lucio Perinotto est un peu moins convaincant avec ces scènes que lorsqu’il représente des appareils non peints (de préférence sur un taxiway mouillé) ou encore des hydravions au décollage. Ce quatrième volume de la série Artwork ne manque néanmoins ni d’intérêt ni de charme, avec quelques appareils peu conventionnels, comme le Messerschmitt Me 163 Komet, le Blohm und Voss Bv 141 ou le Westland Wyvern. Une collection bien sympathique dont nous souhaitons ardemment la continuation, présentée dans un format confortable, semblable aux autres albums de la collection Cockpit. À quand le volume 5 ?
Philippe Ballarini
80 pages, 23,5 x 31,5 cm, relié couverture cartonnée
– Les albums de la collection « Perinotto Artbook »
Dans cet Artbook #4, Lucio Perinotto s’est amusé à représenter quelques scènes fictives ou hautement improbables, comme ce Messerschmitt Bf 109 appontant sur le porte-avions Graf Zeppelin ou ce Lockheed Orion de la Swissair au-dessus de Paris.
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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