L’art de Lucio Perinotto est bien connu des amateurs d’art « aérien ». Qu’il sache dessiner et peindre des avions est bien connu, mais il sait en prime créer un « climat » particulier dans une mise en scène attrayante. Et s’il excelle dans la représentation d’avions, il se défend fort bien avec les automobiles, comme cette Oldsmobile 88 de 1955 ou la Caravelle de Renault qui trône devant celle de Sud-Aviation.
Ce cinquième opus nous propose une présentation chronologique d’appareils de transport, de l’emblématique Breguet XIV au prodigieux Concorde. Évitons les redites : cet album étant le cinquième d’une collection dont il a tous les attributs, nous ne nous étendrons pas outre mesure sur le sujet et nous vous invitons à lire nos précédents commentaires.
Faut-il revenir sur la maîtrise de son art dont fait preuve une fois de plus l’artiste Peintre de l’Air (depuis 1992) ? La « patte » de Lucio Perinotto est aisément identifiable : nul besoin qu’il signe un de ses tableaux pour qu’on lui en attribue la paternité. Champion du jeu des lumières et de la mise en scène, il est inégalable dans certains sujets, comme les vues nocturnes d’appareils sur un sol mouillé de pluie, comme par exemple ce superbe Lockheed Constellation L-649 sur l’aire de stationnement de Paris-Orly en 1946 (accompagné d’une Peugeot 203* et d’une jolie dame sur hauts-talons). À propos de Constellation, Lucio Perinotto semble en être, comme nombre de passionnés d’aviation, secrètement amoureux : il nous offre trois appareils de cette élégante famille : le Constellation L-649, le Super Constellation L-1049 et le Starliner L-1649 dont Air France avait acquis dix exemplaires… ou encore le L-649 de la couverture. Il excelle également dans les « marines » quasi-monochromes où toute la gamme de bleus est majoritaire : « ‘Oiseau blanc » Levasseur PL.8, Lioré et Olivier LeO H-242, Latécoère 631 (à sa mise en service, le plus gros hydravion du monde), Short Sunderland et Boeing 314 Clipper. Le dernier mot ne revient pas à Concorde, mais à des avions de fiction : le fabuleux (au sens propre) Espadon II de Blake et Mortimer, un très hypothétique Junkers EF 100 ainsi qu’un F-15 imaginé par Yves Chaland pour l’album Freddy Lombard Tome 5. Les appareils sont présentés par un court texte synthétique de Bruno Didier.
Dans cet album, si Lucio Perinotto utilise essentiellement des huiles, il nous gratifie de lavis et de crayonnés, ainsi que de rares images colorisés avec une tablette graphique… et même d’une aquarelle représentant un Cant Z.406C. Un Artbook #6 est annoncé… pour notre plus grand plaisir. Rappelons que si les tableaux de l’artiste vous séduisent (on serait séduit à moins), certains sont disponibles (originaux et reproductions) sur le site de Lucio Perinotto.
Philippe Ballarini
80 pages, 24 x 32 cm, relié
0,866 kg
*Un petit anachronisme que l’on considèrera comme une licence de l’auteur : la Peugeot 203 n’est apparue qu’en 1948.
– Les albums de la collection « Perinotto Artbook »
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet