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Petite encyclopédie des vols des Concorde français

Philippe Borentin

 Coup de cœur 2019 

Une « petite » encyclopédie ? Cet adjectif fera sourire les acquéreurs de cette bible. En cette année aéro(nau)tique du cinquantenaire des premiers vols du Concorde de 1969, les ouvrages qui sont consacrés à ce bel appareil sont légion. Mais celui-ci sort du lot, et il est précisément tout sauf « petit ».

Physiquement, c’est déjà un beau bébé, avec son format à l’italienne, ses dimensions supérieures au format A4, ses 560 pages en papier de fort grammage, imprimées en quadrichromie, sa belle reliure, sa masse de plus de 3kg, son épaisseur de 4 cm et la forte couverture cartonnée qui sert de couvercle à ce coffre au trésor.

Puis, en se penchant sur le contenu, on constate que des trésors, il en renferme plus d’un. Il faut dire que l’auteur est passionné par le supersonique franco-britannique. Sa profession d’expert-comptable l’ayant fait beaucoup voyager avec Air France, il a transformé au cours des années les « miles » qu’il accumulait en voyages sur le Concorde. Puis un jour, quand le grand oiseau blanc qu’il aimait a dû définitivement replier ses ailes, il s’est attelé à une immense tâche, tel un moine bénédictin : retracer les vols réalisés par tous les exemplaires français. Il a contacté puis rencontré, le maximum de navigants ayant volé sur l’appareil, photocopiant leurs carnets de vol. Il a créé le site Les vols de Concorde pour centraliser et partager cette base de données. Il s’est également plongé dans les archives du constructeur.

L’ouvrage qu’il publie aujourd’hui est le fruit de ces recherches, que ce soit pour retracer l’histoire technique et politique des choix, des études, de la construction, des essais en vol, des évolutions et malheureusement de la fin de vie de cet avion extraordinaire par une chronologie très précise, ou pour nous présenter, exemplaire par exemplaire, les vols recensés, avec tout les détails sur les incidents plus ou moins graves survenus en essai et en exploitation. Ces vols sont classés par machines, selon leur numéro de construction et immatriculation, ou par thèmes : vols présidentiels, tours du Monde, etc.
La partie historique est passionnante, et l’on (re-)découvre avec plaisir qu’il y eut jusqu’à 74 options d’achat, les manœuvres de la CIA pour décrédibiliser l’appareil, les colères de John Kennedy, les tonneaux barriqués réalisés par Jean Franchi, les avions d’accompagnements régulièrement distancés, etc.
Les listes de vols, quant à elles, sont rendues très vivantes par l’insertion de savoureuses anecdotes, racontées par ceux qui les ont vécues, et illustrées par des documents de grande valeur : vaste collection de photos, très riche exposé de souvenirs philatéliques, menus, etc.

Tout au plus manque-t-il une petite explication technique des phénomènes de compressibilité qui font que l’on peut trouver une vitesse indiquée bien différente de la vitesse propre. Cela aiderait à comprendre pourquoi, dans les tableaux présentés, on peut juxtaposer un nombre de Mach maxi de 2,23 et une vitesse maxi de 573 kt.

Cet énorme travail méritait bien un coup de cœur de l’Aérobibliothèque. La seule chose que l’on pourrait regretter, c’est que les exemplaires anglais de l’appareil n’aient pas pu être détaillés pareillement. Il existe peut-être quelque chose de comparable du côté des spotters britanniques et, vu la qualité de cet ouvrage, on se prendrait à rêver d’une « petite » encyclopédie… en deux volumes !

Jean-Noël Violette


560 pages, 24,6 x 30,5 cm, couverture rigide, relié
3,100 kg

Nous mettons à votre disposition un bon de commande imprimable (pdf 1 page) à retourner à l’auteur-éditeur.

En bref

Autoédition

ISBN 978-2-9500101

75 €