La mémoire des instructeurs n’étant pas infaillible, elle ne saurait suffire à savoir à tout moment où en est un apprenti pilote — ce qu’il maîtrise, ce qu’il doit encore travailler, ce qu’il n’a jamais étudié. Aux temps anciens, un carnet de notes et des discussions accompagnaient l’apprentissage des élèves, mais la nécessité d’un système plus formel s’est fait sentir ; voici donc le livret de progression, conçu pour noter étape par étape la formation des élèves et constituer une check-list des éléments à maîtriser avant de passer le brevet de base ou la licence de pilote privé. Cela doit permettre un meilleur suivi des élèves de manière générale et, en particulier, une plus grande efficacité dans les grosses structures où les instructeurs peuvent avoir moult élèves et où les élèves ne volent pas toujours avec les mêmes instructeurs.
Pour son livret de progression, Maxima a choisi la sobriété. Tout d’abord, hormis la couverture (cartonnée pelliculée), tout est en noir et blanc : la construction est ainsi à l’inverse du concurrent de Cépaduès, qui associe une couverture en papier brut à une impression entièrement en quadrichromie. L’identification de l’élève est en page de garde, ce qui peut être un avantage ou un inconvénient : d’un côté, cela évite de dénaturer la couverture et d’y coller une photo mais de l’autre, cela oblige à ouvrir le livret pour savoir à qui il appartient, ce qui ne simplifie pas le rangement des documents élève si plusieurs debriefings ont lieu simultanément.
Un bref résumé des étapes de la formation précède les larges tableaux de suivi, prévus sur 61 points en autant de leçons. Beaucoup moins attrayant que le poster en couleurs de Cépaduès, cette double page essentielle pour une présentation synthétique des choses est très compacte et manque peut-être un peu de souplesse pour adapter la formation aux cas particuliers. Les fiches de vol (au nombre de 75, avec des bilans tous les 15 vols) souffrent de la même remarque : très cadrées et prévues pour répertorier méticuleusement les exercices effectués, elles ne laissent en revanche pas beaucoup de place aux observations et notes diverses.
Dans l’ensemble, le livret est donc sobre, peut-être un peu trop, et très cadré. Il répondra sans doute bien aux besoins des écoles disposant de procédures de formation très précises avec un rythme fixe ; en revanche, dans un cadre de petit aéro-club où la formation est plus souple et plus dépendante des occasions, il risque de laisser finalement trop peu de place aux remarques variées, plus importantes pour des pilotes occasionnels que la froide liste des exercices effectués. Dans ce cadre, le livret de Cépaduès est peut-être plus adapté, avec ses larges cases libres permettant de noter tous les éléments du vol et ses lignes « Revenir particulièrement sur » qui attireront l’attention de l’instructeur même si son élève n’a pas volé depuis un mois.
Franck Mée
62 pages, 21 x 24 cm, broché
0,210 kg
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Maxima