Cette autobiographie de l’officier des équipages Joseph Conq se présente comme un récit circonstancié, parfaitement chronologique, qui s’appuie visiblement sur un carnet personnel. On y découvre d’intéressantes informations sur la vie presque quotidienne d’un jeune homme, engagé dans la Marine en 1937 dans le but de devenir pilote, et qui a pu réaliser son rêve sans doute bien au-delà des espérances initiales. Joseph Conq a en effet consacré sa carrière entière à l’aviation embarquée, et il en est même devenu l’un des piliers.
Car Joseph Conq n’est pas n’importe quel pilote. C’est l’un des pilotes de chasse les plus expérimentés qu’ait eu la Marine, avec plus de 4400 heures de vol et 64 missions de guerre. Il a été détaché auprès des militaires, d’abord comme moniteur à l’école de chasse de Meknès en février 1944, puis au sein les Groupes de chasse I/4, III/3 et II/6 entre mai 1944 et juillet 1945 aux côtés d’une poignée d’autres marins, comme le LV Jean-Paul Graignic, l’EV1 Mauban ou encore le maître Jean Surzur.
Pilote de Bloch 151, Dewoitine 520, P-39 Airacobra, Spitfire et Seafire, Joseph Conq a ainsi connu quelques-uns des chasseurs qui ont marqué sa génération. Il est ensuite devenu officier d’appontage sur les porte-avions français, au moment où arrivaient les Corsair puis les Alizé.
L’ouvrage n’apporte pas de grandes révélations sur l’histoire de l’Aéronautique navale, car il s’agit là d’un simple témoignage. Mais, même si parfois le style est un peu trop haché (carnet de notes,) on y prend un certain plaisir à croiser des épisodes ou même des noms ou déjà connus au travers d’autres récits comme celui de Jean Surzur, son compagnon de vol et ami, dont la biographie a également été publiée par l’ARDHAN en 2007.
Thierry Le Roy
152 pages, 15,5 x 24 cm, couverture souple
Cahier 16 pages couleur