Jean Copponnex a eu une carrière peu banale. Formé au Maroc, il vole sur F-84 puis passe sur Mirage IIIE dès 1966. Bon élément, il est recruté par les FAS pour voler sur Mirage IV, une mutation qui ne l’enchante guère mais à laquelle il s’habitue. Cette affectation se termine à Solenzara, à quelques nautiques de la base quand il est obligé de s’éjecter, avec son navigateur, de son avion en perdition. Il connaît alors quelques problèmes avec les commissions d’enquête mais finit par retrouver le cockpit d’un Mirage III ce qui lui convient parfaitement et poursuit ainsi son parcours de pilote militaire. Il termine sa carrière en 1992, après 30 ans d’armée de l’air, pratiquement toutes consacrées à l’aviation de chasse, où son statut d’officier avec un recrutement spécial lui permit de rester au plus près des unités opérationnelles.
Ce parcours, avec ses spécificités particulières, est remarquable. Il se déroule également au cœur de la guerre froide, période où les pilotes se préparaient pour un conflit qui n’est jamais venu. Le regard, sur cette situation, d’un pilote passé par le Mirage IV à cette période est donc important.
Cette peinture de l’armée de l’air de ces drôles d’années est particulièrement bien rendue et expliquée. Elle se termine juste après la guerre du Golfe, intervention dont on imaginait mal qu’elle serait suivie par tant d’autres puisque depuis, l’aviation française n’a quasiment cessé d’être engagée sur différents théâtres d’opérations.
Ce livre est publié à compte d’auteur. Il ne peut s’agir que d’un choix personnel de l’auteur car on a du mal à imaginer un éditeur refuser un tel texte. L’ouvrage aurait gagné sans doute une présentation un peu plus agréable, seul petit reproche qu’on peut lui adresser.
Pour les amateurs de récits de pilotes, celui-ci fait partie des très bons choix et des bonnes surprises du moment car le récit est vif et spontané, d’une lecture très agréable avec un bon équilibre entre les éléments techniques, les récits de vol et les anecdotes au sein des escadrons.
Frédéric Marsaly
316 pages, 14,8 x 17 cm, broché
0,450 kg