Ouvrage épuisé
Pour tout un chacun, le nom d’André Turcat évoque Concorde dont il fut pilote d’essais. Les plus âgés (ou mieux informés) se souviendront de ses prestations à bord du Gerfaut et du Griffon. Mais, et c’est heureux pour lui, la vie aéronautique d’André Turcat ne s’est pas limitée à quelques appareils, voire à quelques records, aussi brillants soient-ils.
Polytechnicien, officier pilote de l’armée de l’Air en Indochine, Turcat a bien des choses à raconter, tantôt cocasses, tantôt empreintes d’une certaine émotion. Plutôt que de réelles « mémoires », ce qu’il nous livre ici relève davantage de l’évocation de « tranches de vie aérienne » qui l’ont marqué. Être un pilote d’essais de renom ne l’a visiblement pas empêché de se montrer parfois facétieux ou d’évoquer avec pudeur quelques drames du petit monde de l’aviation. La plume est alerte et sensible, le sourire taquin jamais très éloigné. On n’est sans doute pas tenu de lire cet ouvrage dans son ordre d’écriture ; il se laisse volontiers picorer de façon bien agréable, d’autant plus qu’on y rencontre au détour des pages un véritable inventaire à la Prévert : Henri Fabre en personne, un Noratlas, Wernher von Braun, une éclipse de soleil, Henri Farman et Gabriel Voisin, une Jeep volante, le roi des camelots dans un amphi, etc.
Un lecture certes édifiante, mais surtout chargée d’un zeste d’émotion et d’une louche de pétillante malice.
Philippe Ballarini
240 pages, 15,5 x 24 cm, couverture souple
– Cet ouvrage est suivi de Pilote d’essais, Mémoires II