Né en 1923, Sasaki passe son enfance à regarder en l’air dès que passe un avion. Il n’est donc pas surprenant qu’il tente toutes les sélections de pilotes, jusqu’à entrer dans une école d’État où il apprendra à mener le Kawasaki Ki-48 – le « bombardier léger bimoteur type 99 » selon la nomenclature de l’armée impériale. Mais lorsqu’il est envoyé aux Philippines, c’est sur la variante KAI, destinée aux « attaques spéciales »…
Shōji Kōkami a rencontré Sasaki, ce cas extraordinaire d’un kamikaze parti neuf fois, revenu neuf fois, et finalement mort nonagénaire. C’est donc sur une histoire vraie qu’il s’est basé pour construire son scénario, la vie d’un gamin enthousiaste et naïf qui rêve de voler à tout prix. Le récit est assez subtil, nourri par le parallèle constant entre la joie inébranlable du héros et la tension désabusée chez ses camarades, qui voient la formation s’orienter vers des missions de plus en plus dangereuses jusqu’à l’annonce qu’il s’agira d’attaques spéciales.
©Éditions Delcourt
Naoki Azuma offre pour sa part un trait réaliste assez sobre, mais expressif. Sans atteindre la légèreté aérienne d’un Takizawa, le dessin précis et dynamique fait merveille, notamment sur les scènes de jeunesse à la campagne.
Voici donc un manga original, à la fois léger et tendu, qui traite des kamikazes sous un angle inhabituel en bande dessinée : les souvenirs d’un survivant ayant réellement existé.
Franck Mée
208 pages, 22,6 x 29,8 cm, relié
– D’autres ouvrages de la collection Pilote sacrifié.
Avec l’aimable autorisation des
Éditions Delcourt