livre épuisé
Le débarquement allié en Sicile, puis en Italie entre 1943 et 1944 a ouvert un troisième théâtre d’opérations en Europe après la bataille aérienne sur l’Europe de l’Ouest et le front germano-soviétique à l’Est. Le théâtre italien a permis à l’Armée Française de revenir dans le conflit aux côtés des Alliés et cette fois-ci, sous ses propres couleurs et non plus comme une forme de « Légion étrangère » dans les rangs et sous les couleurs anglo-américaines.
L’armée de l’Air a uni, en 1943, les anciens FAFL et l’aviation de Vichy, et la cocarde tricolore peut enfin être peinte à nouveau sur des appareils qui vont retourner combattre Allemands et Italiens. Équipés majoritairement d’appareils américains, les pilotes français vont participer à part entière à la guerre aérienne au-dessus de l’Italie et effectueront leur part de missions de chasse, de bombardement et de reconnaissance depuis la Sardaigne puis la Corse et enfin du sol français après août 1944.
C’est pour rendre hommage aux unités et aux combattants du front italien que Daniel Decot, après un travail considérable, nous livre ici un véritable « Journal de Marche » de l’aviation française engagée en Italie. Avec tout le respect dû à l’auteur, il est évident que cet ouvrage n’est pas un livre mais une imposante archive ! Le lecteur trouvera très peu ici de récits romancés de missions dangereuses ni d’anecdotes croustillantes sur la vie en campagne, mais l’historien trouvera un véritable inventaire des vols, y compris d’entraînement, de l’aviation française en Italie.
Cet ouvrage, dont on peut s’étonner qu’il ne soit pas édité par le défunt* Service Historique de l’Armée de l’Air, représente une référence de travail pour tout historien ou étudiant s’intéressant aux opérations françaises en Italie.
Comme le souligne amèrement la quatrième de couverture, ces opérations et les unités qui les ont menées sont méconnues, éclipsées sans doute par des unités plus célèbres, comme le Normandie-Niémen ou l’Île de France. Grâce à Daniel Decot, ces unités ne tomberont heureusement pas dans l’oubli !
Tim Larribau
* NDLR : En janvier 2005, le Service Historique de l’Armée de l’air a été intégré à une structure interarmées et est donc devenu la section « Air » du Service Historique de la Défense.
15,5 cm x 24 cm, 608 pages, couverture souple.