Recueil de souvenirs ou saga ? Lorsque Marcel Charollais raconte sa vie, il ouvre vraiment son sac en grand, pour notre plus grand bonheur. C’est que les choses à raconter ne manquent pas dans cette vie d’aviateur, avec ses joies, ses déconvenues et ses peines. Les chasseurs passent volontiers pour des hâbleurs. Ce n’est pas ici le cas de l’auteur, lequel ne cherche pas à passer pour un pilote-prodige ou à en « rajouter une louche ».
C’est par des concours de circonstances, une belle « baraka » (et une petite dose de « piston ») que Marcel Charollais, dès la Seconde Guerre Mondiale, se trouvera versé dans la chasse. La débâcle, l’occupation, Méknès, l’Indochine, le GC Alsace, la RFA, Salon, la Patrouille d’Étampes, quelques jalons dans sa carrière militaire. La seconde partie de l’ouvrage, d’égale importance que la première, nous présente un Marcel Charollais pilote civil, amoureux de voltige, côtoyant de grands noms tels que Biancotto, d’Orgeix ou Friebis.
On voit du pays, avec Marcel Charollais : du petit coin de France, on part bien vite en Afrique, en Asie du Sud-Est, dans divers pays d’Europe, en Amérique du Nord ou du Sud, en URSS, en Polynésie… Récits toniques, « nature », parsemés d’anecdotes tantôt cocasses, tantôt poignantes. Quant à la liste des appareils sur lesquels se déroulent toutes ces aventures, elle est bien trop longue pour être évoquée ici.
Nous avons été séduits par ce récit sincère et sans fard d’une vie d’aviateur, avec ses joies et ses déconvenues. Les historiens de l’aviation n’en sortiront pas plus savants, mais il serait dommage de passer à côté des longues heures (l’ouvrage est volumineux) de plaisir que nous offre Marcel Charollais, en toute simplicité, sans se prendre vraiment au sérieux. Le genre de livre qui donne envie de rencontrer l’auteur pour bavarder avec lui de longues heures et l’écouter raconter encore et encore…
Philippe Ballarini
540 pages (dont un recueil de photographies)
format 20 x 27 cm, broché.