Claude Nicollier quitte le centre spatial américain en fin de carrière, et jette un regard intéressant et plein d’humanité sur son glorieux passé de pilote de chasse et d’astronaute suisse, aux quatre vols spatiaux de courte durée.
«J’adore les nuages ; ils me font rêver» avoue-t-il spontanément à la caméra, et nous n’avons pas de mal à le croire en regardant ce portrait intimiste et familial, sur fond d’images aériennes et spatiales de toute beauté.
Remerciant sa bonne étoile pour lui avoir donné une vie si heureuse, il nous fait partager son bonheur et sa passion, exemples à l’appui : ici, de superbes images de glaciers suisses pris du cockpit d’un Hunter. Là, l’espace défilant à la cadence d’incessants couchers et levers de soleil vus de la station spatiale. Au décollage, les secousses impressionnantes de la navette spatiale américaine le font passer du ciel bleu au ciel noir, avant que le calme sidéral et son apesanteur ne lui offre un travail de rêve, au service de la science, avec de fabuleuses sorties extra-véhiculaires si dangereuses dans une immensité qui le dépasse. La préparation au sol, avec une équipe professionnelle et amicale, précède le vol et sa lumière éblouissante en tout, car «aller vers le ciel c’est aussi aller vers Dieu», confie Claude Nicollier, que l’on veut bien croire.
S’il attribue une part de sa réussite à sa rigueur protestante, son goût de l’effort, et à son ambition, il sait aussi que la chance a souvent servi sa passion dévorante pour les choses de l’air, d’abord comme pilote de chasse, puis comme astronaute. Même si les risques sont très grands, comme le rappelle l’explosion de la navette Columbia, il les a accepté et rend hommage à sa famille de les avoir partagés si stoïquement, comme en témoigne de nombreuses fois sa fille.
Aujourd’hui fonctionnaire à l’ESA, il débute une retraite heureuse de partage d’expérience, au service des étudiants et des futurs astronautes. L’aventure spatiale continue.
Les bonus de ce témoignage simple et direct, en tous points passionnant et documenté, propose trois compléments donnant de multiples précisions sur les programmes spatiaux en cours et sur la vie d’un astronaute à bord de la station orbitale internationale.
Un beau film, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles !
Richard Feeser
Durée du film : 52 minutes
Bonus : 95 minutes