Ouvrage épuisé
Voici un petit livre qui sort vraiment de l’ordinaire. Si l’on peut, au hasard de la lecture d’autres publications, croiser parfois le témoignage de pilotes hors pair, de vedettes d’une autre époque, il est bien rare d’avoir la chance que l’on nous conte un stage de pilotage de planeur vu par un pilote comme il y en a beaucoup.
Le côté peu commun de ce pilote, Claude Largey, c’est son talent pour nous raconter son premier stage en haute montagne en 1958, sur l’aérodrome de La Llagone. Il y réussit de manière si naturelle que l’on a vraiment l’impression de faire partie de son groupe de pilotes. Alternent ainsi la narration des vols, les moments de poésie, les blagues de potaches, les passages les plus intimes et bien sûr les servitudes imposées par la vie en collectivité.
Les plus anciens y retrouveront l’ambiance qu’ils ont bien connue, les plus jeunes découvriront ce qu’était alors la façon de s’adonner au pilotage, et de se donner corps et âme à sa passion.
Certes, certaines anecdotes sont un peu surannées, ou tout du moins faut-il l’espérer (l’emport d’un demi-litre de vin rouge pour l’épreuve de 5h ou la répartition sexiste des tâches, les hommes au treuil et les femmes au ménage de la popotte et au nettoyage des planeurs) mais cela doit bien refléter une certaine époque.
Pour ce qui est de l’iconographie, des photos, évidemment inédites et bien mises en valeur, illustrent chaque tête de chapitre.
Le dernier de ces chapitres, qui sert d’épilogue, est intéressant pour mieux connaître l’auteur et la suite de son parcours vélivole (son témoignage sur son stage instructeur à La Montagne Noire par exemple), mais brise un peu l’enchantement des chapitres précédents. Mais il suffit de se replonger quelques pages en arrière et à nouveau, quand on l’arpente, « La pente qui chante » nous enchante…
Jean-Noël Violette
110 pages, 21 x 20,5 cm, couverture souple