– Le commentaire de Philippe Ballarini (2019)
– Le commentaire de Frédéric Marsaly (2005)
En 2005, André Bréand nous proposait, chez le même éditeur, une première mouture d’un ouvrage sur Rafale. Ce livre était une réussite dont, à l’époque, Frédéric Marsaly écrivait « Mais qu’on ne s’y trompe pas, en dépit de nombreuses illustrations issues des archives du constructeur, ce livre n’est pas une brochure publicitaire. Il s’agit d’une analyse d’un avion complète et étayée dont ne sont pas absentes quelques révélations sur des incidents imprévus qui auraient pu avoir des conséquences graves. »
À l’époque de la première édition, le Rafale était un « fringant jeune homme ». Entré en service opérationnel auprès de la Marine nationale à peine trois ans avant la publication du livre d’André Bréand, il est depuis devenu le fer de lance de l’armée de l’Air et de l’Aéronautique navale. Lancer une seconde édition sans révision préalable n’eût pas été digne d’ETAI, et remiser le livre de Bréand dans le rayon des « collectors » n’aurait pas été sérieux (d’autant plus que cette première édition commençait à se vendre d’occasion plus cher que son prix d’achat).
Ce n’est donc pas une réédition qui nous est proposée en 2019, mais une nouvelle édition « complétée et corrigée », selon la formule consacrée. En effet, en 14 ans, l’auteur a peu revenir sur certaines imprécisions et prendre en compte ce qui a pu intervenir, tant sur le plan technique qu’opérationnel, sur la carrière de cet appareil d’une importance notoire dans l’histoire des ailes françaises. Bien évidemment, point ne fut besoin de retoucher les chapitres concernant la genèse et le développement — d’autant plus qu’ils avaient été fort bien traités — ou les tout débuts de l’appareil extrêmement polyvalent (une grande nouveauté pour l’époque). En revanche, la France ayant été engagée dans divers conflits ces dernières années, il était nécessaire de développer le chapitre « Le Rafale en opérations ». De même, la question du Rafale à l’export est toujours d’actualité, avec ses succès et ses échecs. Et même si le Rafale est encore fort jeune, on pense déjà à son successeur ; André Bréand clôt donc cette seconde édition avec quelques pages sur le NGF (New Generation Fighter). Rafale n’est pas seulement un appareil de combat résolument moderne : il marque une profonde rupture entre la génération précédente qui était celle des appareils hautement spécialisés, et la nouvelle, celle des avions d’une polyvalence très poussée. Rafale, c’est à la fois un chasseur, un intercepteur, un bombardier (éventuellement nucléaire), un appareil d’observation, de reconnaissance, etc. On comprend pourquoi l’auteur a troqué l’ancien sous-titre « La suprématie aérienne » pour un nouveau « L’avion de combat multirôle », car c’est bien ce qui le définit le mieux.
Cette seconde édition voit la préface de Serge Dassault remplacée par un texte signé Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation. L’analyse de 2005 par Frédéric Marsaly conserve toute sa pertinence. En ce qui concerne l’impression, la qualité du papier et celle du façonnage, c’est sans surprise : nous sommes chez ETAI, c’est donc tiré à quatre épingles.
Philippe Ballarini
208 pages, 24x 29 cm, relié + jaquette
500 illustrations
1,390 kg
Voici bientôt vingt ans que le premier Rafale a pris l’air à Istres (1986). L’avion est opérationnel depuis trois ans au sein de la Flottille 12F de l’Aéronautique navale et il est à quelques mois de son entrée en service dans l’armée de l’Air au 1/7 Provence qui vient d’abandonner ses Jaguar. Nous sommes donc à une étape importante dans l’histoire de cet avion.
Programme ambitieux, avatar du Mirage 4000, le Rafale avait pour ambition de remplacer un grand nombre de types d’avions différents (Crusader, Étendard, Super-Étendard, Jaguar, Mirage F1) et a été conçu dès son origine autour d’un concept de polyvalence poussée.
De nombreux retards ont émaillé son évolution. Entre coupes budgétaires et défis technologiques, le Rafale est communément annoncé comme le dernier avion de combat que la France pourra se permettre de développer de sa propre initiative.
Il revient à André Bréand de faire enfin le point sur cette histoire dans cet ouvrage remarquablement complet qui fait la part belle à l’aspect ambitieux de cet avion. Mais qu’on ne s’y trompe pas, en dépit de nombreuses illustrations issues des archives du constructeur, ce livre n’est pas une brochure publicitaire. Il s’agit d’une analyse d’un avion complète et étayée dont ne sont pas absentes quelques révélations sur des incidents imprévus qui auraient pu avoir des conséquences graves.
Outre une présentation version par version des modèles pressentis et des évolutions programmées de l’appareil, on retrouve dans ce livre aussi bien des informations sur les principaux intervenants du programme (ingénieurs, pilotes d’essais, partenaires, sous-traitants), de nombreuses informations sur le système d’armes et sur la conception et la fabrication de l’avion et de ses composants. En outre, les fiches techniques des versions, assorties de leur plans trois-vues sont fournies tandis que de nombreux encadrés et tableaux détaillent certains points évoqués dans le texte.
C’est donc toute la synthèse d’une histoire dense et tumultueuse, tout à fait à jour, qui nous est proposée dans ce très joli livre. À l’heure de l’entrée en service du Rafale et au moment où on attend d’hypothétiques commandes de forces aériennes étrangères, ce livre tombe à point nommé pour nous révéler l’histoire intime d’un avion exceptionnel et emblématique.
Frédéric Marsaly
192 pages, 24 x 31,5 cm, couverture cartonnée sous jaquette
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI