Une existence d’aventures et de recherches menées librement et individuellement : un exemple difficilement concevable au XXIe siècle : à l’ère du « tout numérique », où l’espace et les possibilités d’aventure individuelle rétrécissent sans cesse, la présentation du livre de Jean-Louis Moineau incite volontiers à découvrir le parcours de son auguste parent, à revenir aux sources, aux débuts de l’aviation et à ses hardis pionniers, lorsque tout était possible, tout restait à inventer…
Breveté pilote en 1911, René Moineau n’est pas seulement l’un des premiers aviateurs. Il est également un brillant technicien : son triplace d’observation Salmson-Moineau SM 1 (moteur monté transversalement dans le fuselage et actionnant deux hélices par des arbres de transmission perpendiculaires au fuselage) équipe plusieurs escadrilles de l’Aéronautique militaire, dans laquelle il sert lui-même comme combattant, en Lorraine puis au camp retranché de Paris et finalement dans l’aviation de chasse.
Entre autres inventions, il dépose en 1918 un brevet pour un « train d’atterrissage pouvant être dissimulé dans les ailes » : l’administration française ne s’y intéresse pas et comme beaucoup d’autres inventions, ce train d’atterrissage rentrant est repris et développé à l’étranger. René Moineau n’est autre également que l’inventeur de la pompe à rotor excentré qui porte son nom.
Cet ouvrage documenté, vivant et agréablement mis en page trouvera sans conteste une bonne place dans la bibliothèque de ceux qui s’intéressent particulièrement aux « temps héroïques » de l’aviation française.
Georges-Didier Rohrbacher
256 pages, 20 x 27 cm, couverture souple