À l’origine, Jean-Jacques Petit envisageait d’écrire et de publier un volume dédié exclusivement aux P-47 Razoback de l’armée de l’air (une fausse rumeur circula selon laquelle cette variante du Thunderbolt ne vola jamais sous cocardes françaises). Il finit par opter pour un volume unique, incluant les P-47 à verrière « goutte d’eau ». Cela explique l’épaisseur de cet opus : 120 pages. Nous sommes loin des premiers volumes de 30 pages.
Deux grandes parties pour ce volume double (ou triple ? ou quadruple ?). La première concerne les P-47 français pendant la Seconde Guerre mondiale (3e et 4e Escadres de chasse et CIC de Meknès), tandis que la seconde égrène les 17 unités qui furent dotés de Thunderbolt après la guerre, escadres de chasse, centres d’entraînement, CEAM, CEV, etc. Outre l’historique de la présence de l’appareil en unité, l’auteur ne manque pas d’enrichir son texte de faits et de courtes anecdotes marquantes, si bien que l’ensemble, si factuel, n’est pas aride.
En dépit de la pagination inhabituellement importante, la densité coutumière est au rendez-vous. L’ensemble ne donne pas l’impression d’être entré « au chausse-pied », mais on voit mal comment l’auteur — peu enclin au bavardage — aurait pu ajouter grand’ chose. Qui plus est, Jean-Jacques Petit laisse une empreinte professionnelle dans un livre à la coutumière sobriété, doté d’un bel équilibre entre texte et illustrations : 47 profils de la main de l’auteur (3 par page, au moins 1 par unité) et 102 photos (dont 5 en couleur).
C’est du « lourd » (570 g de « muscle » que nous propose l’APPA. En dépit de son origine associative, voici une publication qui, tant par son contenu que sa facture, se pare d’aspects et d’atouts très professionnels. Nous ne vous ferons pas l’article sur la qualité du travail de Jean-Jacques Petit : il en rougirait. Histoire de ne pas faire mentir Beaumarchais « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur », nous demanderons néanmoins à l’auteur, la prochaine fois qu’il nous propose une publication de cette épaisseur, d’y inclure (en forçant un peu, dans un petit coin) une table des matières.
N’oublions pas : à l’APPA, on ne lésine pas sur la qualité du papier : c’est du glacé bien lourd. Aucune de ces transparences si agaçantes quand l’éditeur rogne un peu sur la qualité du papier. Avec un tel niveau de qualité, pas étonnant qu’en dépit de la confidentialité de la diffusion, l’association éditrice ne peine pas à trouver preneurs pour ses publications. Méfiez-vous tout de même : le tirage n’étant pas énorme, n’attendez pas la Saint-Gliglin.
Philippe Ballarini
120 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
0,570 kg
Avec l’aimable autorisation de l’APPA
Avec l’aimable autorisation de l’APPA