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Coup de cœur 2011 |
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Dans la préface de cet ouvrage, Agnès Chablat-Beylot* rappelle que l’auteur souhaitait écrire « une somme où soit consigné à peu près tout ce que peuvent nous livrer nos archives sur le sujet », et indique que l’objectif est largement dépassé… Une évidence. Ce livre est le troisième et dernier volet de l’énorme étude que Michel Fleurence a consacrée à ce sujet. Un troisième tome dense d’une information extrêmement précise et donc parfaitement documentée. Les deux premiers volets*, déjà signalés dans ces espaces, sont en eux-mêmes d’un grand intérêt, et le dernier opus clôt le sujet tout aussi brillamment, sans nul doute définitivement.
Avec ce livre, c’est en fait un ouvrage composite que nous livre Michel Fleurence. La première moitié relate, de manière très détaillée comme on s’en doute, le rôle méconnu des hélicoptères de l’Armée de l’Air auprès des commissions internationales lors du règlement des différents conflits qui ont embrasé le Sud-est asiatique. On découvre ainsi une quinzaine d’années d’opérations, de 1954 à 1958 dans l’ex-Indochine française, puis de 1959 à 1970 au Laos. Cette première partie, qui se termine sur le prêt d’un hélicoptère au Royaume du Cambodge entre 1993 et 1997, est un passionnant ouvrage dans l’ouvrage. L’auteur y prend soin d’expliquer le cadre souvent très délicat dans lequel les missions étaient conduites. Les chiffres y foisonnent, et viennent appuyer une chronique captivante, enrichie par de nombreuses anecdotes. L’iconographie, certes peu présente, est pertinente et d’une remarquable qualité technique.
S’ils ont fait l’objet du premier tome de cette œuvre, les hommes n’en sont pas moins présents tout au long de ce livre-ci, dans toute leur humanité… Fidèle au sous-titre, la deuxième partie constitue le Livre d’Or, un recueil de 135 pages qui s’ouvre sur un hommage très détaillé au colonel (H) Alexis Santini. Une biographie précieuse, en fait, à n’en pas douter la seule de ce calibre qui sera jamais publiée sur ce grand pionnier de l’hélicoptère militaire, acteur primordial de son intégration dans l’Armée de l’Air. Ensuite viennent quelques hommages particuliers, puis, in extenso, les citations nominatives et les distinctions décernées aux personnels de mise en œuvre des hélicoptères de l’Armée de l’Air lors des opérations dans le Sud-est asiatique. Chacun pouvait regretter l’absence d’un tel ouvrage, aussi importe t-il de rendre hommage au général Fleurence pour ce très remarquable travail de mémoire.
La troisième partie du livre est consacrée à ce qui a suivi l’Indochine : les débuts de l’insertion de l’hélicoptère comme moyen militaire en France. Cette dernière partie apparaît moins précise que le reste de l’ouvrage, tant est vrai que la grande complexité de ce vaste sujet mériterait un ouvrage complet. Marqué entre autres par des divergences assez lourdes entre états-majors, il, a déjà donné lieu à nombre d’appréciations largement différentes. Le propos de l’auteur, s’il met en valeur l’action de l’Armée de l’Air — c’est son sujet, conserve la distance nécessaire, et fournit néanmoins des éléments de réflexion intéressants.
On ne peut finalement pas détacher ce dernier opus des deux précédents. Objets d’un travail considérable réalisé avec une grande rigueur dont témoigne le nombre de références bibliographiques qu’ils renferment, ces trois livres sont tout simplement indispensables.
Philippe Boulay
16 x 24 cm, 600 pages, couverture souple
+ carnet errata
* Préface de Madame Agnès Beylot, conservateur du Patrimoine, chef du département de l’armée de l’Air du SHD.
** Volume 1 : les hommes / Volume 2 : les opérations / Volume 3 : le livre d’or
NDLR : Ainsi que le signale Philippe Boulay, cet ouvrage est indissociable des deux volumes précédents. C’est donc à l’ensemble des trois tomes de « Rotors dans le ciel d’Indochine » qu’est décerné le coup de cœur de l’Aérobibliothèque.