Pour la RAF également, l’aventure Jaguar s’est achevée avec le retrait du service fin avril 2007 des derniers appareils. Comparativement avec les Jaguar de l’armée de l’Air, les Jaguar de la RAF étaient plus puissants et mieux équipés. A plusieurs reprises, l’avionique de ces appareils a été refondue pour aboutir à un appareil très performant. Malgré ces investissements lourds, la guerre en Irak et le coût d’acquisition du Typhoon a scellé le sort du chasseur bombardier franco-anglais. Mais le chapitre final de cette histoire de presque 40 ans n’est pas encore écrit puisque l’avion continue à servir largement en Inde.
Alain Vezin, ancien pilote de Jaguar a retracé cette aventure sous la cocarde, c’est Martin W. Bowman, auteur de nombreux livres aéronautiques qui s’est penché sur cette histoire vécue de l’autre côté du « Channel ». Les deux ouvrages sont assez dissemblables. Leur format est différent, l’approche également. Mais les deux se rejoignent sur leurs qualités documentaires et se révèlent finalement complémentaires.
Il faut être clair, la part laissée aux Jaguar français ne justifiera pas l’acquisition de ce livre, trop succinct et parfois imprécis. Parallèlement il est vraisemblable qu’un lecteur anglais francophone adresse ce même reproche au livre d’Alain Vezin à propos du chapitre RAF. Chose plus étrange, mais les Jaguar indiens, omani, équatoriens et nigerians ne bénéficient pas d’un meilleur traitement, ce qui est plus surprenant puisque le Jaguar International est davantage le fruit de l’initiative des parties britanniques de SEPECAT que de la partie française. On pouvait s’attendre sur ce point-là à un traitement plus complet et plus inédit.
Mais en ce qui concerne le Jaguar dans la RAF, nous sommes sans doute en présence du travail le plus abouti, aussi bien sur le plan technique où les différentes évolutions du Jaguar sont bien détaillées, que sur la partie opérationnelle ou les principaux faits d’arme sont contés. L’opération Granby et les missions sur les Balkans sont détaillées dans deux chapitres distincts.
Si le format de ce livre est assez peu habituel pour une monographie, on s’y habitue très vite et on apprécie également la sobriété de la mise en page ainsi que les nombreuses photos qui illustrent le texte très dense. Le livre s’achève par une liste exhaustive des Jaguar de la RAF et une courte section de 21 profils couleurs de très grande qualité.
En complément au livre de référence sur les Jaguar français et en attendant mieux sur les autres nations utilisatrices, ce livre est indispensable bien connaître la carrière anglaise de ce chasseur bombardier devenu une légende.
Frédéric Marsaly
– 304 pages, format 17,5 x 25,5 cm, relié sous jaquette, texte en anglais.