Allied Wings opus 16. Je viens juste de lire sur Aéroforums que Philippe Ballarini (le « taulier » de l’Aérobibliothèque) aimait les hydravions à coque des années 1930. En plein dedans.
34 pages de textes et de photographies, c’est trois pages de moins qu’il n’y a eu de Singapore Mk III construits. C’est dire. En langue anglais, Philippe Listemann nous explique la genèse de l’avion, l’unique prototype Mk I suivi d’un tout aussi unique Mk II, puis une pré-série et enfin la série de ces hydravion à coque, biplan, triple empennage, quadrimoteur, dont les propulseurs étaient installés deux par deux dans des nacelles, l’un tirant et l’autre poussant. Dit comme cela, l’avion aurait esthétiquement de quoi rebuter.
J’ai grappillé çà et là quelques informations plutôt révélatrices : l’avion fait le lien entre les modèles de la fin de la Première Guerre mondiale et le fameux Sunderland, et bien que construit en relativement petit nombre, cette production représente environ la moitié de l’effort industriel de l’avionneur Short pendant l’Entre-deux-guerres.
L’aspect purement technique de la machine n’est pas détaillé à l’extrême, car l’auteur a surtout œuvré sur la carrière opérationnelle du Singapore Mk III, d’abord en étudiant chaque unité qui en a été dotée, y compris un Squadron néo-zélandais, et les unités de seconde ligne et d’entraînement, puis ensuite appareil par appareil. Il y a peu à raconter sur sa carrière en temps de paix, hormis quelques accidents et incidents. En temps de guerre, l’avion joua un rôle très marginal, souvent dans des eaux fort éloignées des Îles britanniques, totalisant 1300 heures de vol en 230 sorties. Mais cela valait certainement mieux pour la survie de ses équipages, cet hydravion étant totalement obsolète et des chasseurs ennemis n’en auraient sûrement fait qu’une bouchée. Le principal legs du Singapore aura été d’ouvrir la voie au Short Sunderland, lequel joua un rôle si important dans la patrouille maritime.
J’ai apprécié l’effort de Philippe Listemann sur l’iconographie noir et blanc. En lisant l’entrée du premier avion de série, je découvre 4 photos, 3 pour le deuxième… Je pensais qu’il avait réussi l’exploit de trouver au moins une photo de chaque avion construit. Cela aurait été extraordinaire. Mais non, car si certains Singapore ont posé pour les photographies de l’époque, ce n’est pas le cas de tous. Le travail est néanmoins à souligner.
Quatre pages rassemblant 12 profils couleurs parachèvent l’ouvrage consacré, comme souvent avec Philippe Listemann, à une machine peu connue, et pour lequel l’auteur-éditeur a fourni un travail plus que correct.
Jocelyn Leclercq
17 x 24,5 cm, couverture souple
– En anglais
– Collection Allied Wings
– [Présentation chez l’éditeur->]