Avez-vous déjà butiné une encyclopédie ? Robert Galan, pilote et expert à la carrière bien remplie, nous avait déjà livré quelques ouvrages « à picorer », comme La grande histoire de l’aviation en 501 petites histoires ou Mémoires d’un pilote d’essai ; j’ai tout essayé, amoncellements ordonnés d’épisodes captivants. Il récidive ici avec cette fois 1001 sujets ; mais contrairement à Schéhérazade, il ne vous endormira pas, bien au contraire !
Cette encyclopédie de poche de l’aviation fait bien le tour de son sujet, même si, bien entendu, elle ne prétend pas à l’exhaustivité, en particulier en raison de son format. « De poche », c’est vite dit ! À moins de disposer de poches particulièrement profondes, larges et robustes… Pas loin de 700 pages, 4 cm d’épaisseur et 1,100 kg de savoir, tout de même !
En tout cas, ni le terme « encyclopédie » ni le volume de l’ouvrage ne doivent décourager, car comme pour les deux ouvrages cités ci-dessus, Robert Galan a le chic pour capter l’intérêt du lecteur. Les sujets sont traités brièvement, de façon alerte, généralement dans un texte de l’ordre de la demi-page, souvent assortis d’un petit dessin (bienvenu) de la main de l’auteur.
Dans son introduction, l’auteur brosse à grands traits (et avec son éternelle modestie) ses objectifs et sa vision d’une encyclopédie. Il a y omis un point : son livre transpire sa passion pour l’aéronautique. Dans cet ouvrage tant agréable qu’enrichissant, Robert Galan parvient facilement à nous captiver. Si l’aviation m’était contée fait partie des livres qui sont « plus faciles à prendre qu’à lâcher ». Cette encyclopédie suit (dans les grandes lignes) une certaine progression chronologique, depuis les légendes, les précurseurs et le pionniers jusqu’aux temps modernes. En raison de leur formation, certains auteurs privilégient l’humain, d’autres la technique ; Robert Galan privilégie… les deux ! Avec une petite touche « pédagogique » en plus : tous les sujets, y compris ceux qui pourraient être considérés comme ardus par le « grand public », sont expliqués avec clarté et sont accessibles à tous. Les « petits dessins » remplissent bien leur fonction.
Pilote de chasse, pilote d’essai, expert en accidents aériens, auteur, Robert Galan aurait pu ajouter d’autres cordes à son arc : pédagogue, conférencier et conteur. On peut aborder ce livre de la manière la plus classique qui soit, en partant de la page 1 ; on peut également le « butiner », en allant de page en page, au hasard, ou encore en ciblant une période particulière. D’une manière ou d’une autre, on en retirera et du plaisir et du savoir. Cet ouvrage brille par la variété des sujets abordés ; on passe d’Amelia Earhart à la création d’Air France, en passant par le Gee Bee de Jimmy Doolittle, les dirigeables Akron et Macon, les TB-3 Zveno soviétiques, avions porte-avions, la propagande fasciste d’Italo Balbo aux USA et le film « King Kong », tout cela en quatre pages ! Et c’est ainsi tout au long des presque 700 pages ! Comment suspendre la lecture d’un livre aussi captivant ?
C’est bien connu, il n’est pas d’ouvrage sérieux sans de solides annexes. Dans ce registre, nous sommes servis : 50 pages dont la moitié sont occupées par la table des matières (avec la liste de tous les sujets traités) et les 25 autres par l’index des noms cités. La quatrième de couverture présente ce livre comme « destiné autant aux initiés qu’aux lecteurs peu avertis en matière d’aéronautique ». On ne saurait mieux dire.
Philippe Ballarini
688 pages, 15 x 24 cm, broché
Préface de Catherine Maunoury
Robert Galan et Madame au Salon du livre du Festival « Des étoiles et des ailes »
Toulouse, 17 novembre 2012
Document Aérobibliothèque