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SNCASO 1936-1957

Florence Rimbert

La gabegie qui prévalait dans l’industrie aéronautique militaire française des années trente, les bruits de bottes qui se faisaient bruyants Outre-Rhin, une volonté de maîtriser une industrie cruciale à l’approche d’un inévitable conflit, tout ceci avait amené le gouvernement du Front Populaire à créer les Sociétés Nationales de Construction Aéronautique (SNCA), sociétés d’économie mixte, et ce à coups de nationalisations d’une kyrielle de constructeurs dont seuls Potez et Bloch avaient une envergure raisonnable pour un pays moderne.

La SNCASO (SO pour Sud-Ouest) regroupa des établissements de Blériot, Bloch, Lioré et Olivier, SASO (Potez, SAB ex-Dyle et Bacalan)… pour deux décennies d’une existence agitée. De ses ateliers sortirent après la guerre des appareils parmi lesquels on peut citer le Vautour et le Trident, avant qu’elle ne fusionne en 1957 avec la SNCASE pour former Sud-Aviation. La SNCASO se trouve donc l’une des composantes originelles de ce qui deviendra la SNIAS (Aérospatiale).

Au-delà de la simple histoire d’une société, l’ouvrage de Florence Rimbert aborde avec un certain bonheur les relations complexes entre les gouvernements de la IVe République et l’industrie aéronautique. Cette étude du parcours de la SNCASO démêle un écheveau complexe, avec une évident désir de clarté. L’objectif est atteint dans un ouvrage concis et équilibré. Même si ceux-ci sont évoqués, on n’y cherchera pas de données techniques sur les appareils : c’eût été hors-sujet. Il s’agit bien d’une histoire de la SNCASO, et non de celle de ses appareils.

L’histoire des sociétés aéronautiques est une des pièces maîtresses de celle de l’aviation. Pour modeste qu’il soit, ce genre de document demeure trop rare en France, et l’on se prend à espérer que d’autres initiatives nous permettront d’appréhender avec autant de limpidité l’histoire des autres SNCA nées des nationalisations de 1936.

Philippe Ballarini


160 pages, 150 x 210 mm, couverture souple
– Avant-propos de Philippe Van Lierde

En bref

Aerospatiale-Matra Patrimoine d’EADS

20 €