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Coup de cœur 2012 |
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Très rares voici encore peu d’années, les autobiographies d’aviateurs de la Grande Guerre se sont multipliées au cours des derniers temps. Rédigés bien après la guerre, souvent à usage personnel ou familial, ces récits apportent le regard du combattant sur un conflit trop longtemps perçu au travers de la vision déformée des hagiographies de Mortane et de quelques autres.
Celui-ci, publié dans un format beau livre (20,5 x 27,5 cm, couverture cartonnée), ne se limite pas à l’aviation, comme l’indique son titre. Rédigé par René de Lavergne en 1963, il débute le 4 août 1914 par la mobilisation de l’auteur (avocat de profession) dans son arme de réserve, et s’achève au début de 1919 lorsqu’il quitte le service actif.
Une partie de l’ouvrage (jusqu’à la page n°167) est ainsi consacrée aux premiers mois de guerre passés par l’auteur dans l’artillerie, et à partir de janvier 1916, à la fonction d’avocat qu’il a occupée auprès du Conseil de Guerre de la division (des passages qui ne sont pas sans en rappeler d’autres du célèbre Capitaine Conan de Vercel).
Versé à l’aviation en juin 1916, comme observateur de l’escadrille C 11, Lavergne quitte ensuite ce poste en octobre 1917 pour devenir instructeur au Plessis-Belleville. Mais il commence aussi parallèlement une formation de pilote, en dehors des cours qu’il dispense lui-même. Nommé en novembre 1917 à Sommesous comme chef de la division des observateurs et adjoint du commandant de l’école, cela retarde quelque temps son brevet. Mais il l’obtient enfin en janvier 1918.
Il rejoint alors la SO 287 dont il prend le commandement, puis après un court passage à la tête de la BR 208, il est nommé en septembre 1918 au commandement de l’aéronautique du 38e Corps d’Armée. Il a ainsi sous ses ordres les escadrilles BR 9, SAL 273 et surtout la célèbre SAL 39 de Vachon et Kessel.
On l’aura compris, il s’agit bien d’un témoignage rarissime par sa précision, sa qualité d’écriture et surtout par les différentes fonctions tenues par son auteur dans l’Aviation militaire de la Grande Guerre.
Agrémenté d’annexes riches, de cartes nombreuses et d’index, l’ouvrage est en outre bien illustré, même si on regrette parfois des clichés trop petits (les bordures des photos originales auraient pu être coupées) ou dont les contrastes auraient mérité d’être retravaillés. Un autre bémol réside dans son prix (35 €). N’aurait-il pas mieux valu envisager un format différent, plus accessible ?
Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’un témoignage majeur sur l’aviation française durant la Première Guerre mondiale. Absolument indispensable dans toute bibliothèque consacrée au sujet.
Thierry Le Roy
432 pages, 20 x 27 cm, broché
– Coup de cœur 2012