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Souvenirs inachevés

Roger Receveau

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Les Souvenirs Inachevés de Roger Receveau sont une belle histoire de pilote de guerre et d’essais dont le récit rythmé emporte dans un tourbillon d’aventures aux nombreux frissons rétrospectifs.

Il débute entre les deux guerres mondiales dans les odeurs d’huile de ricin des Potez 60, sur l’aéroclub du Mans, et prend fin à Brétigny, en 1946, au Centre d’Essais en Vol, aux commandes du prototype de l’Arsenal VB 10-01, dernier bimoteur en tandem avant l’avènement des avions à réaction.

La plume alerte de l’auteur, trempée dans l’encre de la passion, nous fait partager son amour du vol et son éthique remarquable. Plus jeune pilote de France à l’âge de 17 ans, en 1936, il gagne un trophée aérien avant même d’être breveté pilote. Les récits de vol des Mermoz, Costes et Bellonte, Saint-Exupéry, mais aussi les exploits des pilotes de meeting ou des chasseurs de records de vitesse et d’altitude de l’Entre-deux-guerres l’ont amené là. Les odeurs d’huile de ricin du premier vol sur Potez 60 sont vite oubliées, comme les vols en planeurs lancés par sandow se terminant parfois en redoutable vrille, car la guerre survient, celle qui séparera pour longtemps les amis vélivoles franco-allemands de 1938 dont il se souvient.

Roger Receveau s’engage dans l’aviation militaire à l’école des sous-officiers pilotes d’Istres et gravit rapidement tous les échelons professionnels. Il est d’abord moniteur, puis pilote de bombardement avant d’accéder à l’aviation de chasse, au groupe Lafayette qu’il ne quittera plus de toute la guerre.

Il connaît les incertitudes d’après l’Armistice de 1940 et le drame de Mers el-Kébir où les Anglais neutralisèrent la flotte française pour ne pas qu’elle tombe aux mains des Allemands. Puis il s’engage résolument au côté des Américains sur Curtiss P-40 et sur Republic P-47 Thunderbolt sur lesquels il effectue 131 missions de guerre d’attaque au sol contre de nombreux objectifs. Au départ de la Corse et appuyant les troupes alliées en Italie, il est touché plusieurs fois par l’artillerie adverse et ramène son appareil de justesse. Il effectue parfois plus de 20 missions en 24 heures, participe au débarquement de Provence en août 1944 : des centaines d’avions, de lourdes pertes… Plus tard, décollant d’Ambérieu, en octobre 1944, pour une mission d’appui-feu sur la Ruhr, il est gravement touché derrière les lignes allemandes et doit se poser en catastrophe. Plusieurs mois difficiles commencent alors en camp de prisonniers, aux conditions de vie si dures, jusqu’à sa libération et son retour en France.

Après quelques mois de repos, il rejoint son unité, désormais soumise aux contraintes du temps de paix, et opte rapidement pour les essais en vol et le Centre d’Essais de Brétigny-sur-Orge nouvellement créé. C’est là qu’il fera ses dernières armes d’aviateur militaire aux commandes de nombreux types d’appareils : Heinkel 274, Dornier 335, le NC 1071, Gloster Meteor, SO 6000 Triton… Son nom sera donné à l’une des promotions de l’École des pilotes d’essais et de réception dont il fut l’un des premiers instructeurs.

Roger Receveau ne manque pas de rendre hommage aux camarades perdus au champ d’honneur, à ses chefs admirés comme le Commandant Arnaud, véritable « recréateur » de la chasse après la débâcle, arrêté lui aussi par la mitraille. Il décrit l’angoisse du condamné à être fusillé au petit matin qu’il fut avant d’être gracié, et surtout cette fraternité d’arme et cette solidarité si chère aux aviateurs qui éclairent tout son récit.
Comment ne pas conseiller la lecture de ce beau livre plein de fougue et de passion, joliment illustré, et où les témoignages des proches amis de l’auteur viennent lui tresser des couronnes posthumes mille fois méritées ?

Richard Feeser


144 pages (dont 16 de photos), format A5 (14,8 x 21 cm)

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Avia Éditions

ISBN : 2-915030-13-8

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