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Spaceship

Comment fabriquer un vaisseau spatial ?
Julian Guthrie

Quasiment jusqu’à la fin du XXe siècle, quel que soit le pays, la conquête de l’Espace n’avait été qu’une affaire d’état. Parmi de nombreux jeunes gens nostalgiques des missions Apollo qui les avaient fait rêver, souvent critiques de la frilosité grandissante de la NASA, se trouvait un jeune Américain d’origine grecque, Peter Diamandis. S’inspirant du prix Orteig qui avait conduit au vol New-York/Paris de Lindbergh en 1927, il créa en 1994 un “XPRIZE” destiné à récompenser le premier projet privé qui atteindrait, lors de deux missions consécutives, la Limite de Karman, à 100 km d’altitude, soit la ligne reconnue comme le début de l’Espace. Ce fut d’autant plus surprenant qu’il ne disposait pas à cette date du premier des dollars de ce prix.
Ce livre “Comment fabriquer un vaisseau spatial ?” est le récit non seulement de l’idée de cette récompense, et de la course aux mécènes que cela supposait, mais aussi des multiples aventures de créateurs, d’ingénieurs, de pilotes et parfois de simples bricoleurs qui y ont cru et ont investi toutes leurs richesses et toute leur énergie pour décrocher le pompon.
On sait que le projet vainqueur fut celui d’un inventeur de génie, Burt Rutan. Ce fut “SpaceShipOne”, en 2004. On en découvre ici le pourquoi et le comment.

En 2014, la journaliste Julian Guthrie rencontra Peter Diamandis et lui demanda comment le Xprize était né. Il éclata de rire et lui demanda combien de temps elle avait devant elle. C’est ainsi qu’est né cet ouvrage, car lui ont alors été ouvertes les archives et les notes manuscrites du promoteur, et elle put rencontrer la plupart des acteurs de cette saga.
Pour ceux qui connaissent les œuvres de Lapierre et Collins, le schéma est le même : l’auteure commence par dresser un portrait de plusieurs personnages qui s’apprêtent à entrer en scène, puis l’action se met en marche. Ensuite, au fur et à mesure que de nouveaux protagonistes surviennent, de nouveaux portraits nous sont présentés. Nous découvrons ainsi, outre Peter Diamandis et sa famille, ses principaux amis, ses soutiens, ses mentors, ses sources d’inspiration, mais aussi les pilotes, les ingénieurs, les techniciens et les mécènes milliardaires issus des média ou de la bulle informatique : Todd Hawley, Bob Richards, Burt et Dick Rutan, Arthur Clarke, Larry Young, Erik Linbergh, Gregg Maryniak, Byron Lichtenberg, Mike et Sally Melvill, Bryan Binnie, Pete Siebold, John Cramack, Paul Allen, Tom Clancy, Richard Branson, Jeff Bezos, Elon Musk, Adeo Ressi, Matt Stinemetze, Dave Moore, Steve Bennett, Jim French, Anousheh Ansari, etc.
Et petit à petit, l’immense puzzle se met en place, pièce par pièce.

Le récit est émaillé de nombreuses citations et de notes présentées en bas de page. Il souffre un peu de l’absence de photos, mais surtout d’une traduction “à géométrie variable”, suffisante dans l’ensemble mais tombant régulièrement dans le piège des faux-amis ou du mot-à-mot, quand ce ne sont pas des explications techniques virant au charabia. Il faut essayer d’en faire abstraction, et on aimerait parfois disposer de la version originale pour mieux comprendre. La préface est de la main de Richard Branson, c’est lui faire beaucoup d’honneur car on découvre chez le célèbre homme d’affaire une implication bien tardive et opportuniste, et une postface plus passionnée est due au professeur Stephen Hawking (décédé en mars 2018).

L’ouvrage se termine sur un épilogue bienvenu, où nous est raconté ce que les principaux acteurs de l’histoire sont devenus. Une belle histoire que celle de ces “gens très spatiaux”, pour citer un bon mot de l’auteure.

Jean-Noël Violette


370 pages, 15 x 24cm, broché, couverture souple
0,570 kg

Aucune illustration intérieure

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JPO Éditions

ISBN 978-2-37301-045-9

24,35€