Supermarine Spitfire. S’il est un appareil emblématique de la Seconde Guerre mondiale, c’est bien celui-là. C’est généralement celui par lequel bien des jeunes maquettistes débutants ont commencé leur hobby ; c’est également très souvent le sujet de la première monographie que s’offrent les novices, futurs passionnés de l’histoire de l’aviation. On ne compte plus les ouvrages sur cet appareil. Alors… encore un ? Que vaut-il ?
Très abondamment illustré, ce livre fait honorablement le tour de ce qu’il faut savoir sur le Spit’. L’ouvrage est organisé de façon satisfaisante en huit chapitres* qui nous mènent de la genèse, avec les hydravions de course de Reginald Mitchell, aux appareils survivants, accompagnés d’anecdotes liées au Spitfire. Nous avons donc droit au développement de l’appareil, au répertoire de toutes les variantes (et elles furent nombreuses !), aux diverses motorisations, au pilotage, au Seafire (la version navalisée), et enfin aux Spit’ de reconnaissance aérienne. En revanche, il est assez peu question du Spitfireen opérations (il faut reconnaître que cet unique sujet nécessiterait plusieurs tomes).
La primeur est donnée aux photographies qui, si elles ne brillent pas par leur originalité, sont bien choisies. Le texte est cependant suffisamment présent pour que l’ouvrage ne soit pas répertorié dans la rubrique « Albums ». Un détail, troublant a priori : aucun nom d’auteur ne figure ni sur la couverture, ni au sein de l’ouvrage. Renseignement pris, il s’agit d’un ouvrage collectif, paru initialement en anglais, dans une collection de chez IglooBooks où l’identité des auteurs n’est jamais mentionnée. Ce mode de construction explique le fait que chaque chapitre soit traité de façon fort différente, suivant le style qui est le propre de chacun des auteurs. Par exemple, l’évocation des Seafire est rédigée, alors que « L’évolution d’une icône », où sont recensés tous les modèles de Spitfire, est une succession de paragraphes donnant des précisions sur chaque type. Un court chapitre sur les différents types d’aile aurait peut-être été bienvenu, mais n’en demandons pas trop.
Une fois assimilée la particularité des disparités d’écriture, force est de constater que si ce livre ne révolutionnera pas la connaissance sur cette « star » des airs qu’est le Spitfire, il tire honnêtement son épingle du jeu et correspond à ce qu’on peut attendre d’un livre « grand public ». La traduction de Chantal Mitjaville n’est pas exempte de quelques (petites et rares) imperfections*, mais l’ensemble s’avère plus que satisfaisant, surtout lorsque l’on sait la difficulté de trouver un traducteur qui soit en mesure de se débrouiller avec la terminologie aéronautique. L’iconographie est satisfaisante, adaptée à l’ouvrage. Compte tenu de l’orientation du livre, l’éditeur a pris le parti de reproduire les photographies en grande taille, les imprimant à cheval sur deux pages, ce qui n’est guère apprécié des « moustachus ».
Mise en page très classique, couverture « matelassée » avec un toucher agréable, le tout à un prix particulièrement attractif, voilà un livre à offrir à un novice qui commence à se muer en passionné de l’aviation.
Philippe Ballarini
176 pages, 22,7 x 27,7 cm, couverture rigide matelassée
0,862 kg
– Traduction : Chantal Mitjaville
* « huit chapitres » :
1 : Le créateur d’une légende
2 : Dompter la bête
3 : L’évolution d’une icône
4 : La puissance et le Growler
5 : Dans le cockpit
6 : Comme un canard dans l’eau
7 : Des yeux dans le ciel
8 : Notes et anecdotes
* « Il s’agissait d’un moteur V12 à cylindres en ligne » (sic)