Pour résumer, on pourrait dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Certes, ce thème n’est pas novateur, mais ce livre apporte une très bonne synthèse des connaissances existantes sur ce sujet, que ce soit sur les chapitres traitant de la genèse et développement de chacun des antagonistes, des caractéristiques techniques, ou sur la formation des pilotes. La situation stratégique est également correctement traitée, avec une carte pertinente qui illustre bien le texte.
L’atout principal de ce titre se situe surtout à partir du chapitre traitant des combats. Sachant que le Spitfire II (ou encore le V) et le Bf 109F ont constitué l’ossature de la RAF et de la Lufwaffe en 1941, on a sur une vingtaine de pages l’essentiel des combats au-dessus de la Manche ou des côtes françaises ; c’est bien sûr un peu moins vrai pour 1942 qui voit le retrait progressif du 109F, remplacé par le Bf 109G mais surtout le Fw 190, retrait qui sera achevé au milieu de 1942. Cette partie est non seulement très bien documentée, mais aussi très bien rythmée. Le chapitre sur l’analyse et les statistiques est cependant peut-être moins convaincant : il faut toujours être prudent quand on utilise des chiffres. L’auteur reprend un chiffre officiel de pertes du Fighter Command de 849 avions pour 1941, qu’il met en regard avec les 950 revendications de la Jagdwaffe, en tentant de montrer que les revendications allemandes étaient peut-être plus proches de la réalité que les revendications des pilotes du Fighter Command pour la même période, qui en effet semblent exagérées. C’est donc sûrement vrai dans les faits, mais l’auteur ne précise nulle part que les 849 avions officiellement perdus incluent les appareils abattus par la Flak (et ils ont été nombreux même dans les unités de Spitfire), sans compter ceux perdus pour des causes indéterminées que l’on ne peut pas tous imputer à la Lufwaffe… en effet certains pilotes de la RAF ont eu la malchance de voir leur moteur lâcher au mauvais moment sans que la Luftwaffe puisse être responsable d’une manière ou d’une autre. Ceci dit, cet Osprey est de qualité et surtout concis, le tout pour un prix d’acquisition très abordable.
Phil Listemann
80 pages, couverture souple
Illustrations : Jim Laurier & Gareth Hector
– En anglais / in English