Cela faisait longtemps que nous n’avions pas évoqué Team Rafale. En effet, cette série est désormais bien installée dans le paysage et a son public de fidèles. Elle a néanmoins évolué depuis son lancement, changeant régulièrement de dessinateur. Au cours du diptyque précédent, Olivier Jolivet a ainsi laissé les pinceaux à Alberto Lingua. Le présent tome 16 ouvre ainsi la première histoire entièrement dessinée par celui-ci ; il était donc temps de reparler de cette série.
À tout seigneur, tout honneur, commençons donc par le dessin. Le quinzième tome était agréable, avec un trait et une mise en page dynamiques, mais souffrait encore de quelques angles maladroits. Pour Dark Star, on sent qu’Alberto Lingua a pris ses marques et s’est approprié les personnages, graphiquement cohérents d’un bout à l’autre. Il en va de même pour les appareils, maîtrisés sous presque tous les angles. Il reste un point à travailler : il arrive çà et là que des personnages échangent leurs positions entre deux cases d’une même séquence, mais c’est un péché véniel que l’on pardonnera vite.
Si Team Rafale a régulièrement changé de dessinateur, la continuité est de mise au scénario : c’est toujours Frédéric Zumbiehl qui écrit tous les épisodes. À son habitude, le récit est donc mené tambour battant, le lecteur file de page en page sans effort, les rebondissements sont légion… et parfois peu crédibles : quelle est la probabilité que, sur les quelque 250000 personnes travaillant pour la marine chinoise, les héros capturés tombent justement sur l’alliée du diptyque précédent ?
Le premier tome de ce nouveau cycle, qui narre la recherche d’un avion-espion américain frappé par une impulsion électromagnétique et tombé près des îles Sentinelles, est donc entraînant et élégamment dessiné. Si un public critique peut rester sur sa faim devant certains choix narratifs, la série s’inscrit plus que jamais dans la longue tradition des récits d’aventures pour adolescents. Et de ce côté-ci, elle remplit parfaitement ce contrat.
Franck Mée