Certains penseront… « Encore un livre sur la bataille d’Angleterre ! » C’est en effet le cas, mais le focus est placé de manière un peu différente avec ce livre de 400 pages. Généralement, les exploits de ces quelques pilotes qui ont sauvé le monde est au centre du livre, mais c’est oublier que leurs exploits n’ont pu se réaliser qu’à la faveur de circonstances indépendantes qui, cumulées, ont permis aux pilotes de la RAF de gagner cette bataille aérienne. Ce livre élargit donc le champ de vision, d’autant que c’est davantage vu du côté allemand que cette étude est faite.
Disons-le tout net : c’est un bon livre, et cela commence par sa structure. Les auteurs consacrent tout d’abord trois chapitres qui mettent en place le décor, c’est-à-dire, et pour résumer, pourquoi la Bataille d’Angleterre a-t-elle eu lieu… et cela replace la Bataille de France, les objectifs militaires et politiques allemands au-devant de la scène. Bien développés, ce qui n’est généralement pas le cas dans d’autres ouvrages où cette partie sert de courte introduction, ces chapitres qui couvrent soixante pages environ construisent les fondations pour la suite.
Les trois chapitres suivants développent les préludes à la bataille elle-même, avec les options qui s’offrent à Hitler, les forces et faiblesses respectives de la Luftwaffe et du Fighter Command, avant de développer les différentes phases de la bataille. Ceci commence avec la guerre des convois et se termine avec la dernière phase, laquelle s’étale du 17 septembre au 31 octobre 1940, ceci pour brièvement aborder les raids nocturnes. Cette étude s’achève par une analyse pertinente. Les auteurs n’entrent pas dans les détails des combats minute par minute, mais brossent plutôt un tableau global des affrontements qui se sont déroulés pendant ces différentes périodes. C’est tout à fait pertinent, car ce qui en fait importe, au-delà des résultats immédiats de ces combats, ce sont davantage les conséquences à moyen terme, tant du côté allemand qu’anglais.
Ceci est d’autant plus important que le renseignement allemand dans toutes ses formes a failli et n’a pas été en mesure d’appréhender de façon satisfaisante ce qu’il se passait vraiment du côté anglais au cours de ces journées décisives, et ce livre le met bien en évidence. Car ce qui est certain, c’est que rien n’était écrit d’avance en juin 1940, à la veille de la Bataille d’Angleterre.
Livre superbement illustré, avec de nombreuses photos ; la colorisation de certaines suscitera peut-être quelques désapprobations. To defeat the few trouvera une place de choix sur les étagères de nombreux lecteurs, offrant un niveau intermédiaire intéressant entre l’étude entièrement stratégique de cette campagne et les combats au plus près des pilotes et des équipages. C’est peut-être finalement ce savant dosage qui suscite le plus de satisfaction. C’est tout à fait pertinent, car ce qui en fait importe, au delà des résultats immédiats de ces combats, ce sont davantage les conséquences à moyen terme, tant du côté allemand qu’anglais.
Phil Listemann
384 pages, 19 x 24,2 cm, relié
1,555 kg
– En anglais / in English