Épuisé.
Tonnerre sur Cambrai, c’est du tonnerre !
Alors que la base aérienne 103 René Mouchotte ferme ses portes, Robert Galan, un ancien pilote de chasse, en profite pour en dresser l’historique complet ainsi que celui de sa ville de Cambrai. Mêlant histoires et traditions, il propose un parcours chronologique très documenté, ainsi que de magnifiques photos couleur en grand format sous couverture cartonnée ; une vraie tenue de gala.
Si tous les aviateurs « pleurent » sur leur « cher Cambrai », du simple soldat à l’ancien chef d’État-major, le général Stéphane Abrial, qui y fut jeune pilote sur SMB2 et Mirage F1C, c’est que ce fleuron de l’aviation de chasse devint au fil du temps le vivant repère des « Tigres » et des « Dogues » et autres « Scorpions » et « Guêpes », ou plus gentils « Perroquets » et « Oiseaux de paradis », peints sur la dérive des appareils du 1/12 « Cambrésis » ou du 2/12 « Picardie ». Ils sont toujours prêts à en découdre, ici à l’entraînement ou ailleurs, en opérations extérieures en Afrique et dans le Golfe, soutenu par une belle fraternité d’armes, que relate si bien l’auteur. Je me souviens pour ma part de combats aériens acharnés entre ceux de la 12e escadre de chasse de Cambrai et de la 10e escadre de chasse de Creil, sa voisine et rivale dont j’étais, et qui donnaient lieu à de mémorables empoignades avec débriefings musclés traduisant une inaltérable passion aéronautique et combattante.
Les nombreux témoignages de tous les acteurs de la base retracent les péripéties de la période moderne à partir de 1956, qui de l’Ouragan au Mirage 2000C passa par le Mystère IV, le Super Mystère B2, le Mirage F1C, sans oublier le Mirage IV des Forces Aériennes Stratégiques qui y fut un moment stationné. Une très intéressante première partie retrace aussi les origines et la vie de la plateforme aéronautique d’Épinoy lors des premiers et deuxièmes conflits mondiaux.
« Totalement adoptée par les habitants du Cambrésis », dit le dernier commandant de base, le Colonel Éric Gernez, quand il parle de sa base aérienne chez les « Chtis ». C’est ce qui émane clairement des belles pages de ce livre élégant, ainsi qu’un sentiment de vivacité, de plénitude, et de joie de vivre, largement partagé par tous les personnels des unités de la base, en particulier ceux de l’escadron de défense sol-air, qui n’auront donc que des regrets lors de la fermeture.
La préface est du général Jean-Paul Paloméros, Chef d’État-major de l’armée de l’air, qui avec nous salue ce bel hommage rendu aux personnels de la BA 103, qui sera opérationnelle jusqu’à son dernier rugissement de réacteur à l’été 2012.
Colonel Richard Feeser
144 pages, 30 x 24 cm, relié
– Sous la direction du Colonel Gernez, textes de Robert Galan