Pour la majeure partie du « grand public », Top Gun, c’est avant tout le film à succès de 1986 qui lança la carrière de Tom Cruise. Nous ne vous ferons pas l’injure de vous rappeler que Top Gun est le surnom de la Navy Fighter Weapons School, la célèbre école de pilotage de l’US Navy, dont l’objet est la formation du gratin des pilotes de chasse des États-Unis. Si ce livre est dédié à cette unité, il ne se limite pas à l’histoire ou à la présentation de cette école. Si le livre s’ouvre sur un F-14 Tomcat, puis plus largement sur le film de Tony Scott, il remonte rapidement sur les origines de cette école très spéciale : l’hécatombe des pilotes américains pendant la guerre du Vietnam avant d’autres chapitres connexes sur l’aviation de chasse au cinéma et dans les comics.
Sensiblement à la fin du premier tiers du livre, l’auteur plonge plus profondément dans l’histoire de la chasse avec l’évocation des tout premiers « as » : Rickenbacker, Fonck, Guynemer, von Richthofen… Des présentations (assez brèves) d’appareils résument l’évolution des avions de chasse, du SPAD S.XIII de la Grande Guerre au Republic F-86 Sabre de la guerre de Corée, en passant par — entre autres —, le Supermarine Spitfire et le Lockheed P-38 Lightning. Nous retournons à cette guerre du Vietnam qui a si profondément marqué les citoyens des États-Unis avant de replonger dans la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale pour la mise au point des premières techniques de combat. De ci- de là, d’autres avions sont évoqués : F4F Wildcat, Mitsubishi A6M Zéro, General Atomics Predator. Même les drones de l’US Navy ont leur place. Ce livre serait-il une invitation à aller voir le film Top Gun 2 ?
Traduit de l’anglais (américain), cet ouvrage est étonnamment construit, d’une manière qu’en France nous qualifierions d’anarchique, laissant parfois l’impression que l’on saute un peu du coq à l’âne. Par ailleurs, bizarrement, il parle fort peu de la Navy Fighter Weapons School (« Top Gun »), lui préférant un aperçu de l’évolution de la chasse aéronavale des États-Unis.
Au bout du compte, si l’on prend en compte le décalage entre le contenu de l’ouvrage et son titre, le livre ne manque pas d’intérêt, d’autant plus qu’il est au standard d’ETAI : beau papier, façonnage impeccable… On appréciera d’autant plus la présence d’un index que le livre se montre d’une construction quelque peu brouillonne. Le choix d’un format oblong (« à l’italienne ») permet de bien mettre en valeur les illustrations, sans que les photographies ne soient coupées par la gouttière centrale. L’iconographie est de qualité, bien mise en valeur par une impression impeccable.
Philippe Ballarini
160 pages, 29,7 x 23 cm, relié
280 illustrations, 1,113 kg
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
Avec l’aimable autorisation des éditions © ETAI
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