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Toulouse, une décentralisation aérospatiale réussie

La communauté des ingénieurs ISAE SUPAERO ENSICA, facteur-clé de ce succès
Association ISAE Sup’Aéro ENSICA Alumni

Ce titre peut induire en erreur : il s’agit surtout ici de raconter un pan particulier de la « décentralisation aérospatiale », la fusion dans la ville rose de deux grandes écoles aéronautiques françaises, Sup’Aéro (1) et l’ENSICA (2), sous le vocable ISAE (3), réalisée entre 2007 et 2015. Le 9 octobre 2021, furent célébrés les 60 ans de présence à Toulouse de ces prestigieuses écoles d’ingénieurs. Une exposition retraçant cette histoire fut organisée par les « alumni » (4) ayant été formés là, et une revue de prestige fut imaginée pour retracer sur le papier cet évènement. Au fil du temps, enrichie par les apports des anciens élèves, cette plaquette est devenue, deux ans plus tard, un livre de 83 pages, que nous vous présentons en cet automne 2023.

Ce livret comporte trois grandes parties :
1) Un historique des deux écoles, sur une quinzaine de pages, de leur création jusqu’au début des années 60, époque de leur déménagement de Paris vers la banlieue de Toulouse.
2) Un thème au titre passe-partout « Toulouse se transforme en capitale européenne de l’aérospatiale » qui, comme celui du livre, est un peu décalé. Il s’agit plutôt du regroupement toulousain en lui-même des deux écoles et de leurs importants moyens : souffleries, CEAT (5), centres de recherche, bibliothèques…
Les partenariats avec d’autres écoles dans le cadre d’un plus large « Groupe ISAE » sont expliqués (6).
Les soixante années toulousaines qui ont précédé le regroupement n’apparaissent qu’en filigrane de grands programmes aéronautiques, sur lesquels les anciens élèves ont pu travailler, évoqués par l’image : Concorde, Airbus, hélicoptères, satellites, etc.
3) La troisième partie est surprenante, il s’agit du compte-rendu des cérémonies d’octobre 2021, et cela ressemble à un article de bulletin d’anciens élèves : cela devrait ravir ceux qui étaient présents, mais c’est moins parlant pour le lectorat extérieur.
Une rapide vision de l’avenir est ensuite présentée, les projets immobiliers sur les terrains libérés par le transfert de l’ENSICA, et des pistes de projets aéronautiques présents et futurs.

Si la présentation est agréable, assez moderne, la petite taille des photos les rend peu lisibles. Heureusement, un QR-code est fourni et permet d’accéder au site des Alumni ISAE où l’ensemble des photos, documents et témoignage est repris, en version non réduite. Cela nécessite cependant d’avoir à portée de main un smartphone ou une tablette, puis d’y cheminer dans le menu proposé.

Un autre ouvrage racontant la fusion des deux écoles est déjà paru en 2018. Si le premier était plus institutionnel, celui qui nous intéresse aujourd’hui a l’avantage d’être raconté « de l’intérieur », par les anciens élèves. On trouve insérés des témoignages de Pierre Sintès (7), diplômé de l’ENSICA 1959 à Paris et pionnier de son installation toulousaine, et de Marc Pellegrin (7), acteur de celle de Sup’Aéro et directeur de cette école pendant vingt ans.

En fin d’ouvrage se trouvent un rare et appréciable tableau des références photographiques, sur trois pages, et un glossaire bienvenu pour comprendre les sigles utilisés pour les formations et promotions annuelles.

Si le titre choisi est un peu ambigu, à partir du moment où l’on sait qu’il s’agit de grandes écoles d’ingénieur cette parution est intéressante, et devrait être appréciée de ceux qui ont vécu ces évènements, mais aussi des nouveaux élèves, qui sauront ainsi d’où ils viennent.

Jean-Noël Violette

Notes :
1) Sup’Aéro : École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’Espace
2) ENSICA : École nationale supérieure de constructions aéronautiques
3) ISAE : Institut supérieur de l’aéronautique et de l’Espace
4) Alumni : anciens élèves, terme pluriel venu du latin (‘ceux qui sont nourris’), à la mode au début du XXIe siècle. Le singulier « alumnus » est très peu utilisé.
5) CEAT : centre d’essais aéronautiques de Toulouse
6) En parlant du présent et du futur, pour un ouvrage paraissant en 2023, il aurait été plus juste de parler d’ « École de l’Air et de l’Espace » que d’« École de l’Air », la nouvelle appellation étant en vigueur depuis 2021.
7) Un alumnus, donc. Pour le plaisir d’utiliser quand même le singulier…

Extrait


83 pages, 16×24 cm, broché, couverture souple
20€

En bref

ISBN 9782383950356