Ouvrage épuisé
Peut-on tomber amoureux d’un avion ? À vrai dire, si ce paradoxe paraît quelque peu outrancier, la relation entre Franklin Devaux et son avion a tout d’une aventure passionnelle. Franklin est un entrepreneur, un des rares à avoir réellement réussi à gagner de l’argent avec une compagnie aérienne. Élevé dans le souvenir des pionniers de l’aventure de l’aviation postale, c’est Mermoz qu’il vénère par-dessus tout. Propriétaire de quelques avions de collection, il est un jour contacté par un célèbre animateur télé pour constituer une petite flotte aérienne permettant l’autonomie d’une équipe de tournage aux quatre coins de monde. Ce sera « l’opération Okavango ». Inspiré sans doute par l’équipée du Commandant Cousteau, c’est sur un Catalina rescapé de la lutte anti-incendies au Canada qu’il jette son dévolu.
Une vraie aventure commence. Aux quatre coins de l’Afrique pour le compte de Nicolas Hulot, le Catalina « Princesse des Étoiles » va devenir une star lors de son exposition sur la Place de la Concorde dans le cadre de l’inoubliable opération « Champs d’Aviation ». Quelques jours après, l’avion s’envole sur les traces de Mermoz, vers l’Amérique du Sud.
Au cours de ce vol, Franklin revient sur ses souvenirs, sur l’acquisition de son avion, sur les difficultés de faire voler ce genre d’engin de nos jours, sur l’incroyable aventure de ce raid transatlantique, sur ses frayeurs au-dessus de l’Amazonie et de la Cordillère des Andes.
Mais quelle joie de retrouver l’homme qui a recueilli Guillaumet après son périple solitaire et désespéré, quelle joie encore de le ramener en France, couvert de gloire.
Mais le cœur du récit respire d’une vénération étonnante pour une machine hors du temps, increvable et fragile à la fois. Avion déjà chargé d’une grande histoire (ce Catalina a coulé un U-Boot en 1944 au large du Canada), Franklin va ajouter quelques lignes inoubliables dans un carnet de bord déjà chargé.
Le dernier vol de cet avion a été effectué lors de l’éclipse du 15 Août 2001 ; depuis, bien que régulièrement entretenu, il n’a pas revolé et attend à nouveau son heure dans son hangar à Orly.
Histoire d’un homme, histoire d’un avion, ce récit conjugue ces aventures parallèles avec délicatesse. Histoire de folie douce ou histoire d’amour, il reste que seul le lecteur pourra trancher après avoir vécu lui aussi une partie de l’aventure et du rêve de l’auteur, une histoire qui n’est pas finie…
Frédéric Marsaly
250 pages, 15,2 x 24 cm, reliure souple