L’arrivée de “Vieilles Plumes”, la revue de la commission historique de la Fédération française, désormais, de vol en planeur, est attendue chaque automne avec le plus grand intérêt. Ce millésime 2018 ne fait pas exception à la règle. Il est composé pour 3/4 de la chronique du 16e championnat du Monde de vol à voile, qui s’est déroulé à Châteauroux en 1978, et pour le quart restant d’une étude du Rhönbussard allemand.
Le championnat castelroussin fêtait en effet l’année passée son 40e anniversaire. Un préambule permet de se situer dans l’ensemble des mondiaux qui l’ont précédé, et de connaître les raisons du choix de cette immense plate-forme non vélivole pour y tenir une telle compétition. L’organisation de la rencontre est particulièrement bien détaillée. Puis un compte-rendu journalier nous est proposé, tel qu’il avait été rédigé à l’époque par le journaliste Michel Battarel dans un éphémère journal du championnat, “La Gazette de Châteauroux”, puis repris dans les pages de la revue Aviasport.
Un point surprenant concerne l’iconographie : à part l’unique représentation d’un Jantard page 36, dont le propriétaire est indiqué, aucune autre photo n’est référencée (collection, ayant-droits, etc.). C’est regrettable pour une publication de ce niveau. Les photos du préambule n’ont pas forcément de rapport avec l’histoire des Mondiaux (celle du Br 900, monté par Albert Montagnole, a été prise à Challes en 1963, et je retrouve une de mes propres photos, un LS1F pris en vol… en 1981!). Celles illustrant le déroulé journalier de 1978 sont plus en adéquation, bien qu’on y retrouve aussi une anachronique photo de Bruno Gantenbrick… en Nimbus 3D, mais cela est précisé cette fois.
La seconde partie, celle qui concerne le Rhönbussard, a su éviter cet écueil. Les photos sont pertinentes, et les propriétaires ou les collections sont mentionnés. Trois parties se succèdent : une histoire générale du DFS 33, l’aventure particulière de l’exemplaire conservé à l’Espace air passion d’Angers, et un récapitulatif des Rhönbussard qui ont volé en France. Tout cela est bien raconté, bien illustré, et les sources connues sont mentionnées.
On notera cependant une confusion totale pour celui resté comme le « n°50 » : Il fit partie du parc du centre militaire d’entraînement au vol montagne du Bourget-du-Lac, et n’a pas de rapport, si ce n’est de voisinage, avec le centre national de Challes-les-Eaux. Mais l’erreur est excusable, il n’y a qu’une vingtaine de kilomètres entre les deux… Les textes des pages 75-76 et les photos des pages 73 et 76 seraient toutefois à revoir.
À part les petits détails que nous avons évoqués, ce numéro de “Vieilles Plumes” est d’excellente facture. Il permettra à de nombreux vélivoles de retrouver une belle aventure sportive et humaine à laquelle ils ont participé, et de se remémorer des visages dont pas mal ont malheureusement déjà disparu. Pour les plus jeunes, c’est à la fois un bon moyen d’accéder à la connaissance d’éléments de notre histoire vélivole, vécus par leurs aînés, que ce soit ce championnat du Monde de 1976, ou la vie d’une petite série de planeurs allemands quelques décennies auparavant.
Jean-Noël Violette
80 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
0,410 kg