« Si le SG-38 n’était qu’un frêle assemblage de bouts de bois et de toile, il reste pour moi « le » planeur sur lequel tant de pilotes ont pu faire leurs premiers vols en Europe ». C’est par ces mots que se termine un des témoignages présents dans cet ouvrage, celui de Michel Léveillard qui a eu l’occasion de voler sur ces planeurs-poutres en 1954. en Allemagne. Le Schulgleiter est emblématique d’une génération de poutres volantes que l’on vit se développer sous de nombreux cieux européens, au point que des dizaines de milliers furent ainsi fabriqués. On découvre également par la lecture de ce « Vieilles Plumes » n°28, millésimé 2019, que de nombreux exemplaires de récupération volèrent en France.
Présenter fin juin 2020 un ouvrage de l’automne 2019 peut paraître étrange. Si la revue vient juste de nous parvenir, c’est propre à cette année bouleversée, enchaînement d’une diffusion un peu timide au départ suivie de l’ immobilisme du grand confinement 2020. Mais ne boudons pas notre plaisir, puisque ce bulletin annuel de la commission historique de la FFVP* a fini par arriver.
Le plan de ce « Vieilles plumes » est devenu habituel : après plusieurs pages, de mot d’introduction, d’éditorial et de préambule, on entre dans le vif du sujet en abordant l’histoire générale et la généalogie du SG-38 (on peut prononcer « Esse-Gué », cela sonne bien, mais pour le « acht und dreißig», je vous laisse vous débrouiller). Puis on aborde les machines préservées en France. Enfin, tous les exemplaires identifiés de ce côté-ci du Rhin sont listés dans ce qui constitue plus de la moitié de l’ouvrage car un paragraphe est consacré à chaque exemplaire français recensé. Une fois de plus, on ne peut que se féliciter de l’incroyable source que représenta il y a quelques années la récupération et la compilation par Christian Ravel des fiches mécanographiques du SMFA*.
Deux témoignages de pilotes sont recueillis avec, outre celui de Michel Léveillard dont nous avons parlé en introduction, un large extrait d’un article de Jochen Ewald paru dans le magazine Vol à Voile de mai-juin 2010.
L’ensemble est généreusement illustré de documents d’époque comme de photos plus modernes.
Enfin, cerise sur le gâteau, une des pages intérieures de la couverture légèrement cartonnée est en fait une maquette papier « à découper » dessinée par Alban Dury, à une échelle non précisée mais qu’un rapide calcul en comparant au plan côté de la page 19 nous révèle être au 1/40e environ. À découper, ou à reproduire sur une feuille de papier fort. Si je me laisse tenter, c’est évidemment la deuxième solution que je choisirai. La collection des Vieilles plumes s’améliore d’année en année, et il est hors de question de commencer à l‘amputer d’un bout de couverture !
Jean-Noël Violette
80 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
0,410 kg
* FFVP : Fédération Française de Vol en Planeur, anciennement Fédération Française de Vol à Voile.
Il est amusant de rapprocher ce changement de nom du sous-titre de l’ouvrage « Outil de relance du vol à voile français » car les pauvres SG-38, s’ils ont permis de relancer les vols en planeur, n’ont pas dû faire beaucoup de vol à voile.
* SMFA : Service du Matériel de la Formation Aéronautique