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Voler ou ne pas voler, telle est la question

Une vie d’ingénieur au service de l’aviation légère (1972-2012)
Jean-Marie Klinka & Jean-Christian Bouhours

En novembre 2017 nous vous présentions un livre d’entretiens entre Jean-Christian Bouhours et le talentueux ingénieur aéronautique Jean-Marie Klinka : Voler ou ne pas voler, telle est la question 1972-1992. Cet ouvrage se voulait le premier d’un ensemble de deux tomes consacrés à la prodigieuse carrière de « JMK ». Pourquoi en deux tomes ? Parce que ce premier opus devait être distribué lors d’une fête organisée au musée Espace Air Passion d’Angers autour de la restauration d’un CAP 232. Cela se faisait donc un peu dans la précipitation, trop rapidement pour que l’histoire complète soit prête.

En ce mois de juin 2019, à l’occasion du Salon du Bourget, ce n’est pas un deuxième tome qui nous est finalement proposé, mais un ouvrage plus conséquent, correspondant à l’ensemble de la carrière de Jean-Marie Klinka de 1972 à 2012. Les dimensions du livre ont été agrandies, passant de 20 x 20 cm à 24 x 24 cm, pendant que le nombre de pages bondissait de 93 à 158. Mais ce n’est pas que le résultat d’une homothétie et le changement majeur n’est pas que quantitatif, il est aussi qualitatif. La première partie fait plus que reprendre le texte initial : il a été enrichi de multiples photos, plans trois-vues, dessins en perspective et autres documents qui manquaient jusque là. La présentation a aussi été revue, en s’attachant les services de Roger Gaborieau comme « metteur en pages ». Ensuite, dans la même veine, nous est proposée à partir de la page 75 une deuxième partie, entièrement nouvelle. Pour le contenu, la recension de 2017 reste valable dans les grandes lignes…

Jean-Marie Klinka est un ingénieur remarquable, de la trempe des Marcel Riffard, Reginald Mitchell ou, plus près de nous, Stelio Frati. Mais il est aussi un personnage emblématique de quarante années d’une aviation légère mais puissante. Il fut, au départ, salarié par les avions Mudry, puis à son compte dans son propre bureau d’étude, responsable de la conception de la plupart des CAP postérieurs à 1972, et de divers projets pour Robin, Fournier, Ranjon, la SOCATA, la SAGEM et quelques autres. Il a donc été un témoin privilégié, que ce soit du monde de la voltige aérienne, de celui des études aéronautiques par celles qu’il fit lui-même à l’ESTA* après les Arts & Métiers ou par celles qu’il encadra à l’ENSICA* et dans d’autres établissements, de celui des nouveaux logiciels de conception assistée par ordinateur, et enfin de celui de la certification, pour lequel il œuvra à la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) *.

Jean-Christian Bouhours a eu l’idée de l’interviewer, et de consigner questions et réponses dans cet ouvrage édité dans la collection Mémoire de l’aviation civile. C’est une démarche de bon aloi, et on regretterait presque que ce type d’entretien ne soit pas plus couramment utilisé pour conserver des témoignages de premier plan pour les générations futures.
À l’image du personnage, derrière un calme apparent, le livre déborde d’enthousiasme, et s’écarte fréquemment de la trame historique pour des apartés plus généraux sur sa carrière, sur les façons de travailler, sur les personnes qu’il rencontre au moment évoqué ou qu’il rencontrera par la suite, etc. On sent que le rédacteur a dû souffrir pour endiguer un récit plein de spontanéité. Mais nous n’allons pas nous plaindre de cette abondance.
En annexe on trouve un échange sur l’EASA* avec Dominique Roland, plusieurs textes de JMK lui-même, un de Bernard Chabbert sur le premier vol du CAP 20L, divers autres documents et, à ne pas rater, le récit d’une éjection en Vautour par l’ingénieur d’essai Jean-Claude Wanner, qui fut un de ses maîtres.

Cet ouvrage, surtout dans sa nouvelle formule, plus aboutie, est chaudement recommandé aux pilotes voltigeurs, aux élèves-ingénieurs et aux ingénieurs aéronautiques, aux vélivoles (entre autres pour le Salto ou pour le KBK de Beynes), aux constructeurs amateurs et, de manière générale, à tout passionné d’une aviation un peu plus légère que la moyenne, pour qui la vie n’est pas faite que de bus aériens ou de mirages.

Jean-Noël Violette


* ESTA : École supérieure des techniques aérospatiales
* ENSICA : École nationale supérieure d’ingénieurs de conception aéronautique
* EASA : European-Union Aviation Safety Agency
* Ne manquez pas, dans un article issu de la revue Aviation et Pilote publié en annexe, la citation de Michel Barry, expliquant à Jean-Marie Klinka pourquoi il devait accepter de travailler pour les services de certification de la Direction Générale de l’Aviation Civile : « Accepte le job, les anciens voyous font les meilleurs flics !  »


158 pages, 24 x 24 cm, couverture souple
0,550 kg

Cet ouvrage fait partie d’une série de volumes publiés par la Mission « Mémoire l’aviation civile » créée en 2004.
L’organisme éditeur n’ayant pas de vocation commerciale, ces publications ne sont pas mises en vente.
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DGAC Mémoire de l’aviation civile

ISBN 978-2-11-155106-0