Cet article dévoile une partie du scénario des volumes précédents. Si vous ne les avez pas lus, nous vous recommandons de vous tourner vers l’analyse du volume 1 de la collection.
La dernière vignette du premier volume de Wunderwaffen nous montrait un Adolf Hitler demandant à Goebbels : « Et maintenant, vous disiez quoi sur Auschwitz, Joseph ? » Dans ce troisième tome, le savant Jacques Bergier déchire le voile sur ce mystère d’un Auschwitz encore plus horrible que le vrai. Mais pour aussi cauchemardesque que ce soit, ceci n’est qu’un aspect des « Projets invisibles du Reich » du Sonderbüro 13 de Himmler dont l’influence grandissante semble commencer à éclipser celle du Führer ; celui-ci n’apparaît d’ailleurs pas dans ce volume. Quant à notre héros, Walter Murnau, il voit peu à peu le secret de ses « expériences proches de la mort » se dévoiler aux scientifiques de l’Ahnenerbe. Pendant ce temps, Churchill, Truman et de Gaulle se retrouvent à Thulé, au Groenland, pour débattre de l’éventuel emploi de la bombe atomique sur Berlin tandis qu’aux antipodes, en « Nouvelle-Souabe », sur le continent antarctique…
Toute cette trame très riche, dont ces quelques lignes ne donnent qu’un infime aperçu, voit apparaître des appareils de plus en plus surprenants, en particulier les étonnants Focke-Wulf Triebflügel de la SS-Waffe. La venue d’hélicoptères Flettner Fl 282 « Kolibri » avait été précédée par celle d’un Focke-Achgelis Fa 223 « Drachen » au début du tome 2, et on remarquera ici des Gloster Meteor de la France Libre (accueillis par des fusées air-air Ruhrstahl-Kramer X-4). Festival d’avions de papier* mêlés à des prototypes et à des appareils réellement opérationnels, cette histoire confirme, si c’était nécessaire, la maîtrise de Richard Nolane en matière de fantastique. Apparemment imprégné des écrits de Jacques Bergier (le vrai), le scénariste nous offre un récital renversant et terrible où des histoires parallèles, qu’elles soient personnelles ou collectives, s’entremêlent dans un climat oppressant. On peinerait à trouver une intrigue plus riche qui demeurerait compréhensible et historiquement plausible.
Quant à la mise en scène de Milorad Maza, elle est toujours aussi efficace, de même que ses représentations des appareils. Pas d’erreurs de perspective ― comme c’est hélas trop souvent le cas dans la BD ― et les gens de Digikore Studios semblent avoir affiné leur utilisation de la tablette graphique depuis le tome un. En tout cas, Maza sert à merveille le scénario de Nolane.
Bien évidemment, ce volume 3, Les damnés du Reich, se termine sur des points de suspension qui nous amènent à saliver en attendant le tome 4. Sans doute par commisération pour ses lecteurs, Richard Nolane ne nous laisse pas en plan à la page 48. Suivent cinq pages dans lesquelles il retranscrit pour ses lecteurs une interview (fictive mais convaincante) du professeur Walter Meyer par Lew Merrill sur la radio USA Broadcasting Co. (19 décembre 1946). Le sujet : « Himmler est-il le maître occulte du Reich ? »
Vivement le tome 4 !
L’album est suivi d’un « cahier » de huit pages : Himmler est-il le maître occulte du Reich ?
Philippe Ballarini
48 + 8 pages, 21,5 x 29 cm, relié couverture rigide
0,627 kg
Couleurs par Digikore Studios
* avions de papier : projets, appareils n’ayant jamais quitté la table à dessin
Les albums de la collection Wunderwaffen
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Soleil
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