Coup de cœur 2015 pour |
Kamikaze. C’est un joli mot, kamikaze, un peu comme un souffle divin. Mais les Japonais ont un dilemme : les kamikazes, ce sont à la fois des héros nationaux ayant offert leur vie au pays et le symbole du fanatisme criminel de l’armée nippone. Pis, depuis 2001, « kamikaze », c’est devenu synonyme de « terroriste », pour le reste de la planète en tout cas.
Pour Keiko et Kentarô, kamikaze, c’est surtout un mystère : leur grand-père biologique, pilote de l’aéronavale mort avant la naissance de leur mère. Une ombre méconnue qui plane sur la famille et qu’il faut enfin essayer de découvrir, en partant à la recherche de pilotes survivants de la même unité. Ishioka, premier d’entre eux, n’y va pas par quatre chemins : leur grand-père était le pire poltron de l’armée japonaise. Héros, terroriste, lâche ? L’histoire du grand-père, c’est l’histoire d’une époque, et pour la conter il ne reste plus qu’à écouter patiemment l’histoire du survivant.
Le premier tome de Zéro pour l’éternité est prometteur. La narration est vive, nerveuse, en allers-retours entre une époque moderne de paix et de sécurité et une ère passée de guerre et de fanatisme. Lassitude, amertume, douleur, espoirs et fierté se mêlent d’une page à l’autre, portés par un graphisme à l’école classique du manga — dynamique, élégant et expressif, mais où les personnages ne sont pas toujours très reconnaissables.
L’ensemble est émouvant, fin et agréable, avec un mélange d’action et de narration très réussi, et nous attendons la suite avec une certaine impatience.
Franck Mée
224 pages, 13 x 18 cm, couverture souple avec rabats
– Zéro pour l’éternité 1
– Zéro pour l’éternité 2
– Zéro pour l’éternité 3
– Zéro pour l’éternité 4
– Zéro pour l’éternité 5
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Delcourt
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Delcourt
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