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Coup de cœur 2015 pour |
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Voici donc la fin de l’adaptation graphique du roman de Hyakuta, Zéro pour l’éternité. Et, enfin, la réponse à cette question récurrente : pourquoi Kyûzo Miyabe, pilote atypique de l’aéronavale japonaise, père de famille qui a promis à sa femme de survivre et de rentrer à tout prix, a fini par se porter volontaire pour une attaque kamikaze qu’il devait simplement escorter ?
Ce cinquième et ultime volet parle moins du Japon et se recentre sur Miyabe, ses rapports avec ses camarades moins attachés à la vie, avec ses élèves partant dans un Ohka accroché sous un bombardier ou dans un Zero hors d’âge, et sa promesse de rentrer auprès de sa famille — entier si possible, estropié sinon, en réincarnation s’il le faut, mais rentrer. Il se conclut dans un retournement à moitié surprenant, très japonais, mais qui clôt en beauté l’histoire du personnage en reprenant discrètement tous ses aspects présentés dans les tomes précédents, avant un dernier combat presque pacifique. Le découpage et le graphisme font toujours merveille, en particulier dans la superbe scène de combat tournoyant entre Miyabe et Kageura où les pages se transforment en tranches d’action écrasées par les « g », et le scénario converge implacablement vers son finale sans pour autant oublier les nécessaires à-côtés et les explications historiques.
L’ensemble clôt superbement ce qui est sans aucun doute un des mangas de référence pour un amateur d’aéronautique, de ceux que l’on relira sans lassitude et qui finiront par rentrer dans l’histoire de la bande dessinée, comme Le sommet des Dieux (de Taniguchi) a pu l’être pour les alpinistes.
Franck Mée
224 pages, 13 x 18 cm, couverture souple avec rabats
– Zéro pour l’éternité 1
– Zéro pour l’éternité 2
– Zéro pour l’éternité 3
– Zéro pour l’éternité 4
– Zéro pour l’éternité 5