L’année 2018 verra-t-elle la disparition de la société Zodiac dans la fusion qui se prépare avec le groupe Safran pour créer un motoriste et équipementier aéronautique majeur ? Pour le grand public, le nom Zodiac a pratiquement perdu sa majuscule pour désigner n’importe quelle embarcation pneumatique; certains se demanderont même comment un fabricant de bateau a pu se transformer en fabricant de matériels aéronautiques… il découvriront dans cet excellent ouvrage qu’il leur faut se poser la question dans l’autre sens: comment l’une des plus anciennes entreprises aéronautiques du monde a-t-elle développé cette activité marine ayant autant de succès, avant de la vendre pour se revenir à sa vocation initiale, pourtant presque complètement abandonnée après la Seconde Guerre mondiale !
Avant de parler de ce nom Zodiac, dont l’origine est encore sujet à discussions, il faut remonter au milieu des années 1880, quand un certain Maurice Mallet, né en 1861, devient un acteur incontournable du petit monde de l’aérostation française — il recevra en 1901 le premier brevet de pilote de ballon libre, attribué par l’Aéro-Club de France, reconnaissance tout autant de son expérience que de la qualité de ses productions, réputées tant pour le soin de leur construction que pour les innovations qu’elles mettent en œuvre.
La rencontre de Mallet avec le comte Henry de la Vaulx est déterminante pour l’avenir de sa société qui prend donc en 1909 ce nom Zodiac, alors qu’elle s’est lancée depuis quelques années dans la construction de dirigeables.
La suite, Paul Villatoux nous la raconte : c’est une entreprise qui devient le plus important fabricant de dirigeables jusqu’au début de la première guerre mondiale, faisant même une incursion dans la construction d’aéroplanes, malheureusement moins réussie…
S’appuyant sur une iconographie particulièrement riche venant des archives du groupe Zodiac, l’auteur évoque une phase méconnue de notre histoire aéronautique.
Si l’histoire des bateaux pneumatiques qui vont faire la renommée contemporaine de Zodiac est aéronautiquement hors sujet en ce qui nous concerne, elle nous permet de comprendre comment l’entreprise, après avoir abandonné toute activité aéronautique au début des années cinquante, est devenu cet équipementier de premier plan après le rachat de son concurrent historique Aérazur.
Sans être inintéressante, la dernière partie de l’ouvrage ressemble davantage à un de ces exercices de communication d’entreprise comme on les trouve auprès des exposants du Salon de Bourget…
Le livre demeure néanmoins un très bel ouvrage, dont l’auteur a compris en particulier l’importance d’une iconographie de grande dimension.
Pierre-François Mary
272 pages, 20,5 x 31 cm, relié
1,550 kg
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Textuel
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