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L’aviatrice [Tome 1]

Nora
Borgers – Di Sano – Walthéry

En 1935, l’Allemagne était un exemple à suivre pour certains, un ennemi à combattre pour d’autres, et l’espionnage allait bon train entre la jeune dictature nazie et ses voisins. En 1935, Air France était une compagnie récente mais puissante dont les autres entreprises aériennes surveillaient les ambitions avec méfiance. En 1935, traverser la planète en avion restait une aventure et les constructeurs s’affrontaient encore à travers de grands raids emmenant un appareil et son équipage vers des destinations exotiques.

C’est dans ce contexte qu’Étienne Borgers a placé Nora, nouvelle héroïne créée avec François Walthéry. Comme les autres rejetonnes de celui-ci (la célébrissime Natacha et la contemporaine Rubine), Nora est un peu caractérielle, féministe et affirmée. Pilote à la compagnie Air Zénith et chez Caudron-Renault, elle transporte du courrier à l’international, présente les avions en meeting et prépare un grand raid Paris-Shanghai qui doit mettre en avant la nouvelle version du Simoun, tout en gérant ses relations conflictuelles avec son mécanicien-radio, un communiste aux mains baladeuses jamais remis de la Grande Guerre. La recette est classique mais efficace : le duo entre la jeune fonceuse et le quadragénaire cabochard fonctionne parfaitement. Le récit fait la part belle à l’aventure, sans trop s’inquiéter de vraisemblance mais en restant bien ancré dans la réalité de l’époque, l’autoritarisme nazi comme la propagande communiste étant parties prenantes à l’histoire.

Sur le plan graphique, Walthéry s’est occupé du découpage et Bruno di Sano, son compère sur les derniers Rubine, a fait l’essentiel du dessin, qu’ils ont ensuite peaufiné à quatre mains avant de le passer au coloriste Fabien Alquier. Le résultat est indiscutablement issu de l’école Walthéry, mais tend vers plus de réalisme, notamment en ce qui concerne les avions et voitures ; c’est finalement un jeu d’équilibristes entre dessin humoristique made in Marcinelle et semi-réalisme façon Buck Danny, mais le résultat est plutôt satisfaisant. Un petit défaut tout de même : le découpage est parfois inégal et certaines planches souffrent d’un abus de texte étouffant le dessin sous l’écrit.

L’ensemble est fort classique, révolutionnaire en aucune façon, mais agréable et plutôt bien mené. Sans être incontournable et sous réserve que le tome 2, qui bouclera le cycle, soit aussi réussi, L’Aviatrice pourra trouver sa place dans toutes les bédéthèques, entre Natacha et Lady Spitfire par exemple.

Franck Mée


48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée


Les albums de la collection L’aviatrice


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Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

L'aviatrice [Tome 1] planche 2
L’aviatrice [Tome 1] planche 2

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

L'aviatrice [Tome 1] planche 3
L’aviatrice [Tome 1] planche 3

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

L'aviatrice [Tome 1] planche 4
L’aviatrice [Tome 1] planche 4

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

L'aviatrice [Tome 1] planche 5
L’aviatrice [Tome 1] planche 5

Avec l’aimable autorisation de © Éditions Paquet

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Éditions Paquet

ISBN 978-2-88890-569-1

13,50 €