Seihō Takizawa n’est plus un inconnu dans nos colonnes. Mangaka réputé et spécialiste du récit court, il a proposé les deux recueils Japanese interceptors 1945 et Un cri dans le ciel bleu, avant de se faire un nom hors de sa terre natale avec l’adaptation de 103e escadre de chasse, un incontournable pour qui s’intéresse à la guerre du Pacifique.
Avec L’as de l’aviation, Takizawa revient à ses premières amours : des récits courts qu’il scénarise lui-même. Cependant, l’expérience aidant, il évite mieux les tentations oniriques qui rendaient un peu inconstants ses précédents volumes. Les huit récits qui composent cette sélection sont ainsi plus cohérents, aussi bien sur plan historique que du point de vue de l’ambiance : la défaite du Japon approche, les héros sont fatigués mais, quels que soient leurs doutes, ils continuent à tenter des actions d’éclat, et finissent souvent dans une brève boule de feu.
Sa maîtrise graphique reste évidente et le maître n’hésite pas à varier les angles, à oser des cadrages inhabituels (vues plongeantes, poursuites) et des formats originaux (cases en double page, bandeaux verticaux…), réussissant à combiner dynamisme et lisibilité avec une remarquable aisance. Le dessin lui-même est toujours d’un haut niveau, peut-être légèrement moins détaillé que dans certaines œuvres de jeunesse mais toujours précis et fluide.
On peut toujours trouver certaines intrigues un peu naïves et on regrettera encore et toujours la traduction perfectible sur les termes techniques, mais l’ensemble est plutôt solide et, sans logiquement atteindre le niveau de 103e escadre de chasse, ce recueil, bien meilleur que les précédents, trouvera aisément sa place dans toute bédéthèque d’amateur d’aviation.
Franck Mée
224 pages, 16 x 23,5 cm, couverture souple
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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